« chevelu », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
chevelu, ue
- 1Qui porte de longs cheveux. Clodion le Chevelu. Les rois chevelus, les rois de la première race ou mérovingiens.
Chevelu sur le front et chauve par derrière
, Régnier, Sat. X.D'abord ce sont des chapeaux et puis des turbans et puis des têtes chevelues et puis des têtes rasées
, Fontenelle, Mondes, 1er soir.Poëte chevelu s'est dit, par moquerie, pour poëte romantique, parce que, durant les querelles de l'école classique et de l'école romantique, plusieurs jeunes gens appartenant à celle-ci laissaient croître leur chevelure.
Paturot, poëte chevelu
, Reybaud, Jérôme Paturot, I, 1.La Gaule chevelue, partie des Gaules dont les habitants portaient de longs cheveux.
Terme d'anatomie. Le cuir chevelu, la partie de la peau au-dessous de laquelle sont implantés les cheveux et qui est traversée par eux.
- 2 Poétiquement.
J'ai vu la nymphe Écho porter ses doux concerts Sur les monts chevelus, sur les rochers déserts
, Rousseau J.-B. Églogue.Ô lac, fils des torrents, ô Thoun, onde sacrée ! Salut, monts chevelus, verts et sombres remparts
, Chénier, Élég. 40. - 3Comète chevelue, celle qui a une traînée de lumière diffuse.
Vois l'astre chevelu, qui, royal météore…
, Hugo, Odes, IV, 17. - 4Racine chevelue, celle qui a un grand nombre de filaments déliés.
Plante chevelue, celle qui a beaucoup de rameaux.
Les palmiers chevelus, pendant au front des tours, Semblaient d'en bas des touffes d'herbes
, Hugo, Orient. 1.À travers les herbes chevelues du rocher, la lune éclairait la tête du jeune homme
, Chateaubriand, Duthona, 239.Graine chevelue, graine qui porte une touffe de poils déliés.
- 5 S. m. Le chevelu, l'ensemble des divisions les plus ténues des racines, par lesquelles l'arbre pompe les sucs nourriciers.
On nous a montré, en Angleterre, une espèce de cresson fort curieux ; il porte plusieurs chevelus dans ses cimes ; lorsque ceux qui se trouvent à l'une des extrémités de la masse sont assez longs pour atteindre au fond de l'eau, ils y prennent racine
, Chateaubriand, Génie, I, V, 11.
HISTORIQUE
XIIe s. Il n'i fist joie ne cheveluz ne chauz [chauve]
, Ronc. p. 149.
XIIIe s. Se vous aviés passé le flum Jordain, vous n'i atenderiés ne cauf ne kevelu
, Chr. des Rains, 203. Il n'i remest ne bons ne maux Fors eulx, ne chevelox ne caux [chauve]
, Ren. 12672.
XVIe s. Par l'espaisseur des forets chevelues
, Du Bellay, J. II, 13, recto. Allez, filles de la Nuict, De longs serpens chevelues
, Du Bellay, J. II, 43, recto. En d'aucuns endroits, la vigne donne des chevelues et des margoutes dont on tire de l'argent par chacun an
, De Serres, 145. On attend à y mettre la crocete ou la chevelue, après en avoir universellement desrompu le fonds
, De Serres, 159. Autant se fasche le chevelu comme le chauve qu'on luy arrache le poil
, Montaigne, I, 316.
ÉTYMOLOGIE
Cheveu ; espagn. cabelludo ; ital. capelluto.