« chancre », définition dans le dictionnaire Littré
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chancre
- 1Petit ulcère qui a de la tendance à s'étendre et à ronger les parties environnantes.
Elle se résolut enfin de le détromper [R. Lulle amoureux], en lui découvrant, de l'aveu ou même du conseil de son mari, un chancre horrible qu'elle avait au sein, à la mamelle gauche, qui la dévorait peu à peu
, Perroquet, Vie de R. Lulle, p. 6.Fig. et populairement. Manger comme un chancre, manger excessivement, comme le chancre qui dévore toujours.
Fig. Vice, fléau, plaie qui ruine, qui détruit.
Ces affaires ne furent rien en comparaison d'une autre dont l'entreprise donna lieu à la plus grande plaie que la pairie pût recevoir et qui en devint la lèpre et le chancre
, Saint-Simon, 20, 231.À ce trait, on reconnaît bien le chancre rongeur de Rome sur les États qui s'en laissent subjuguer
, Saint-Simon, 451, 60. - 2 Terme de médecine. Ulcère vénérien primitif.
- 3 Terme de vétérinaire. Ulcération qui se forme sur la membrane muqueuse des narines du cheval affecté de la morve.
Chancre de la langue, ou glossanthrax, ou chancre volant, le charbon, lorsqu'il a son siége sur cet organe.
- 4 Terme de botanique. Chancre des arbres, maladie des arbres, consistant dans la formation d'espèces d'ulcères qui détruisent de proche en proche l'écorce et le bois.
Fig.
Des dents… Où le chancre et la rouille en monceaux s'amassait
, Régnier, Sat. X. - 5 Terme de fauconnerie. Espèce de tartre qui s'attache au gosier et à la partie inférieure du bec d'un faucon.
HISTORIQUE
XIVe s. Si ung faulcon a cancre dedens le bec
, Modus, f. XCII, verso.
XVe s. En chancre et fix [fics, excroissances] et en ces ords cuveaulx Où nourrices essangent leur drappeaux… Soient frittes ces langues venimeuses
, Villon, Ball.
XVIe s. Amputer les excroissances, comme loupes, verrues, polypes, chancres, et autres chairs superflues
, Paré, Introd. 21. Cancer est une tumeur qui ressemble à un cancre de mer
, Paré, ib. 21. Ceste tumeur a pris le nom de chancre, parce qu'elle ressemble beaucoup au poisson appelé chancre
, Paré, V, 24. Le vulgaire appelle ceste maladie [l'état saburral des nouveau-nés] le chancre blanc
, Paré, XVIII, 17. Te vienne le chancre
, H. Estienne, Apol. d'Hérod. p. 129, dans LACURNE. Sa playe se pourrissait de chancre
, Nuits de Straparole, t. II, p. 28, dans LACURNE.