« brasse », définition dans le dictionnaire Littré
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brasse
- 1Mesure qu'on prend avec les deux bras étendus, c'est-à-dire d'un bout à l'autre, et qui passe à peu près pour celle de cinq pieds anciens ou 1m 62 ; on l'appelait aussi pas géométrique, valant deux pas ordinaires.
Un chapelet… Long d'une brasse et gros outre mesure
, La Fontaine, Herm.Combien de brasses doit avoir notre ligne ?
Rousseau, Ém. II.Terme de marine. Mesure de cinq pieds.
Nous donnâmes fond par six brasses
, Chateaubriand, Itin. II, 18.On vient mouiller à telle brasse que l'on veut
, Chateaubriand, ib. III, 111.Les plus grandes profondeurs où les plongeurs puissent descendre, qui sont de vingt brasses
, Buffon, Théor. de la terre, 2e discours.Être sur les brasses, être sûr d'avoir fond.
- 2Pain de brasse, fort grand pain de 20 à 25 livres.
- 3Brasse, d'après l'Académie, manière de nager dans laquelle on tire les bras alternativement hors de l'eau, les ramenant, alternativement aussi, auprès du corps ; mais, d'après plusieurs gymnastes, manière de nager qui consiste à mettre les mains réunies sous le menton, les coudes près du corps, les jambes repliées et les pieds placés de manière à pouvoir être lancés à droite et à gauche ; puis allonger vigoureusement les bras en avant, en donnant simultanément deux forts coups de pieds à droite et à gauche ; et, finalement, ramener les pieds et les mains à la première position ; dans ce dernier sens, on dit : faire une brasse. Il sait à peine nager, il ne fait que deux ou trois brasses. Dans le sens de l'Académie, on dit, à Paris : la coupe ; nager à la coupe.
HISTORIQUE
XIe s. Li reis a pris Tierri entre sa brace
, Ch. de Rol. CCLXXXIX. Sanglant [il] en a et l'haubert et la brace
, ib. CIII.
XIIe s. Des champions chascuns a brace fiere ; Bien s'entrefierent et devant et derriere
, R. de Cambrai, 198.
XIIIe s. Mes une grant borse pesans, Toute farsie de besans, Se la veoit saillir en place, Tost i corroit à plaine brace
, la Rose, 8390. Calabre vint encontre sa mere la senée ; Contre le roi [elle] ala lie, brace levée
, Ch. d'Ant. I, 654.
XIVe s. Li rois de Bel-Marin li fait belle assemblée, Et li baille son filz à la brace quarrée
, Guesclin. 15507.
XVe s. Si deux parois de plastre fussent à une brasse l'une près de l'autre, à force de bras et de jambes il monteit tout au plus hault, sans cheoir au monter ne au devaler
, Bouciq. I, ch. VI.
XVIe s. Jà de la mer la fureur à grans brasses Avoit couvert et mottes et terrasses
, Marot, IV, 28. Un puits profond de cent brasses
, Paré, XXIV, 3. Le monarchique loge le roy quelques brasses au dessus de dieu
, Montaigne, IV, 30.
ÉTYMOLOGIE
Picard, brache ; provenç. brassa ; espagn. braza ; portug. braça. L'étymologie est brachia, pluriel de brachium, brasse signifiant proprement, dans l'ancien français, les deux bras ; les pluriels neutres ont donné au vieux français plusieurs noms collectifs du féminin, par exemple aumaille, d'animalia, merveille, de mirabilia.