« bourde », définition dans le dictionnaire Littré

bourde

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

bourde [1]

(bour-d') s. f.
  • Mensonge, mauvaise excuse, défaite. Appelez-moi grand fourbe et grand donneur de bourdes, Corneille, le Ment. III, 5. Qui baillent pour raisons des chansons et des bourdes, Régnier, Sat. X. Tous les uns après les autres [les dupés], les voilà à pester contre M. de Lauzun, et leur sottise d'avoir donné dans cette bourde, Saint-Simon, 230, 76.

HISTORIQUE

XIIIe s. Saciez vraiement que bourde ne puet iestre celée en la fin, Chron. de Rains, 169. Face li les oreilles sordes ; Ne croie riens, que ce sunt bordes, la Rose, 13990.

XVe s. Bourdeurs et langayeurs et vendeurs de bourdes, Froissart, II, II, 45. Pour les belles bourdes polies et paroles mensongeres que vous m'avez dictes et par plusieurs fois mandées, Bouciq. II, ch. 31. Lui, assuré autant en bourdes qu'un autre à dire verité, s'en excusa très hautement, Louis XI, Nouv. III. Ha dea ! dit l'autre, ses bourdes [caquet] sont rapaisées, Louis XI, ib. XXIX.

ÉTYMOLOGIE

Bourguig. bode ; provenç. borda. Diez, le prenant au sens de divertissement, y voit une contraction de behort, joute à la lance, behorder, jouter à la lance ; d'où, par extension de sens, jeu, puis raillerie, mensonge. La difficulté est cette contraction même. Toutefois il est vrai qu'on la trouve réellement effectuée dans le provençal, où le behort est dit beor, biort, et enfin bort, et dans le français, où l'on trouve aussi bourder pour behourder, bourde pour bâton (voy. BOURDE 2). En prenant en considération les différentes formes et les différents sens de behort et behorder, dans l'ancien français et le bas-latin, la conjecture devient tout à fait vraisemblable.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. BOURDE. - HIST. Ajoutez :

XVIe s. Que diray je d'une aultre belle bourde que les peuples anciens prinrent pour argent comptant ? La Boétie, Servitude volontaire.