« austère », définition dans le dictionnaire Littré

austère

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austère

(ô-stê-r') adj.
  • 1Qui a une saveur âpre et astringente. Le coing a une saveur austère.
  • 2 Fig. Sévère moralement. Un homme austère. Mener une vie austère. Une austère vertu. Jeûne austère, Racine, Esth. I, 3. Combien voit-on de gens austères pour les autres, doux pour eux-mêmes ! Fléchier, I, p. 196. Austère devoir, Racine, Andr. III, 4. Austère tutelle, Racine, Phèd. II, 2. Austère fierté, Racine, Brit. II, 2. Austère conseil, Racine, Iphig. V, 6.

    En termes de beaux arts, qui rejette les ornements, les agréments. Le genre austère est opposé au genre gracieux. Ces champs qui, l'hiver même, ont d'austères appas, Hugo, Voix intér. XIX.

HISTORIQUE

XIVe s. Poure vie menoient très dure et très austere, Girart de Ross. 2315. Comme Robert Briseteste feust très austers [violent], merveilleux et merancolieux, Du Cange, austeritas.

XVIe s. Auquel jour se celebre à Athenes la feste de Cerès, qui s'appelle Thesmophoria, qui est la plus austere et la plus triste solennité de toute l'année, Amyot, Démosth. 44. Gros vin noir et austere, Paré, VI, 19. Ils proposent des images de vie relevés ou bien si difficiles et austeres, que la praticque en est impossible, Charron, Sagesse, I, 53.

ÉTYMOLOGIE

Austerus ; grec, ἀυστηρὸς, au propre signifie qui rend la langue sèche, puis astringent, puis sévère, rude. Ἀυστηρὸς vient de αὔω, dessécher, et est, par conséquent, pour le sens primitif, le même qu'auster, vent du midi.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

AUSTÈRE. Ajoutez : - REM. On l'a dit autrefois au sens de sévère, griève, en parlant d'une punition. C'est chose certaine que la jalousie n'a pu le précipiter [le duc de la Vallette] en la faute qu'il a commise sans mériter une sévère punition, plus ou moins austère selon les divers préjudices que l'État peut recevoir de son envie, Richelieu, Lettres, etc. t. VI, p. 207 (1638).