« arène », définition dans le dictionnaire Littré

arène

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

arène

(a-rê-n') s. f.
  • 1Sable, gravier. Les brûlantes arènes de la Libye. [En Égypte] Des nopals épineux couvrent une petite partie de l'arène sans bornes, Chateaubriand, Mart. 365. J'aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène, En un pré plein de fleurs lentement se promène, Boileau, Art p. I.
  • 2Dans un amphithéâtre, la partie sablée pour les jeux et les combats. Je le poussai avec tant de violence, que ses reins plièrent ; il tomba sur l'arène et m'entraîna sur lui, Fénelon, Tél. v. On ne descendit plus sur l'arène pour se former, mais pour se corrompre, Montesquieu, Espr. VIII, 11. Le jeune inconnu, touché du péril d'un si brave prince, se jette dans l'arène, plus prompt que l'éclair, Voltaire, Pr. de Babyl. 1.

    Descendre dans l'arène, accepter un défi ; et, au figuré, s'engager dans une dispute, dans une controverse.

    Fig. Notre pays fut l'arène de la guerre civile. Si l'État désorganisé ne présente aux Français que l'arène famélique et sanglante de l'anarchie…, Mirabeau, Collection, t. II, p. 158. De quel droit viens-tu dans l'arène Juger sans avoir combattu ? Hugo, Odes, I, 1. Qu'ils inondent nos bords, qu'ils changent cette terre En une arène ouverte où renaisse la guerre, Delavigne, Paria, V, 2.

  • 3Espèce de sable argileux ayant la propriété de former, par son mélange avec la chaux grasse, un mortier hydraulique.
  • 4 S. f. plur. Anciens amphithéâtres romains. Les arènes de Nîmes, d'Arles. Je m'ennuie au forum ; je m'ennuie aux arènes, Hugo, Odes, IV, 8.

HISTORIQUE

XIIe s. Et [ils ont] les murs crevantés de fort araine bise, Sax. XXIII.

XIIIe s. Lors s'en viegnent par une araine, Ren. 19742. Chascuns est en aniaus et en buies là mis, Chascun jor portent pierre aus murs d'araine bis, Et traient aus carues [charrues] tote jor com roncis, Ch. d'Ant. I, 670.

XIVe s. Par chacun jour les araynes et gravois se accumulent au lieu où est le cours de l'eaue, Du Cange, arena.

XVIe s. Ils se pourmenoyent sus le theatre aux arenes [à Arles], Montaigne, I, 49. Arene mouvante, Montaigne, I, 232. Une mer infinie d'arenes desertes, Amyot, Crass. 42. Une petite arene ou pierre, Paré, XV, 35. Le patient jette avec l'urine des arenes rouges ou jaunastres, Paré, XV, 36.

ÉTYMOLOGIE

Arena, sable ; provenç. espagn. et ital. arena.