« août », définition dans le dictionnaire Littré

août

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

août

(ou ; l'a ne se prononce pas ; pourtant quelques personnes prononcent a-ou ; le t ne se lie pas ; la mi-août, dites la mi-ou) s. m.
  • 1Le huitième mois de l'année grégorienne. Je consens de bon cœur, pour punir ma folie, Que tous les vins pour moi deviennent vins de Brie, Qu'à Paris le gibier manque tous les hivers, Et qu'à peine au mois d'août on mange des pois verts, Boileau, Sat. III.
  • 2La mi-août, le quinze du mois d'août, l'Assomption de la Vierge.
  • 3L'août, la moisson. L'août n'a pas commencé. Je vous paîrai, lui dit-elle, Avant l'août, foi d'animal, La Fontaine, Fab. I, 1. Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'août, La Fontaine, ib. V, 9.

    On a promis telle somme à ce valet pour son août, pour son travail pendant la moisson.

PROVERBES

En août et vendanges, il n'y a fêtes ni dimanches.

Août donne goût, c'est la température du mois d'août qui fait que le vin est bon ou mauvais.

HISTORIQUE

XIIIe s. Après la mi aoust, [je] ne quiers que vous en mente, Berte, X. Et en cel delai pendant, se blés venoit à meillor marcié par l'aoust qui venroit en cel delai ou par autre coze, Beaumanoir, XXXVII, 4.

XIVe s. Qui trespassa le lundi à XIII jours d'ahoust, l'an MCCCLXXXI. Bibl. des Chartes, 2e série, t. II, p. 513. En l'aoust et moisson, Du Cange, augustus.

XVe s. Le jour de la Notre-Dame en mi-aoust, Froissart, II, III, 6. Le pays… est si chaud que à l'entrée du mois de juin l'aoust y est passé, Froissart, II, III, 60. Cinq gerbes de blé par lui prinses à diverses fois es champs et aoust, quant il venoit de labourer et aouster, Froissart, ib. Le suppliant aloit en esperance de bailler son aoust à compaignons demeurant illec, Froissart, ib.

XVIe s. Quelle est la saison de l'année quand plus lasche le faits ? - Aoust (Fredon ne répond que par monosyllabes), Rabelais, Pant. V, 18. Es parties septentrionales, les bleds ne sont couppés qu'en aoust, duquel mois, à telle cause, la cueillette en porte le nom, de lui, en tels endroits, dite l'aoust, De Serres, 129. Nous avons une diphthongue de a et ou que nous escrivons par aou, comme en ce mot, aoust ; c'est en ce seul mot qui se prononce aujourd'hui par la simple voyelle oust, et n'est jà besoin pour un mot. de faire une regle, Ramus, dans MÉNAGE.

ÉTYMOLOGIE

Berry, août, en deux syllabes ; picard, eut, moisson ; bourguig. oou ; wallon awous', aous', moisson ; génev. ouste ; provenç. agost, aost ; espagn. et ital. agosto ; du latin, augustus, mois ainsi nommé d'après l'empereur Auguste (voy. AUGUSTE). Au XVIe s. Palsgrave, p. 11 et 15, dit qu'on prononçait âô. Mais dès ce temps-là, comme on le voit à l'historique, beaucoup le faisaient monosyllabe. Dans les temps antérieurs, aoust était de deux syllabes, comme les vers le montrent.