« alléguer », définition dans le dictionnaire Littré
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alléguer
- 1Citer une autorité, un passage, un fait. Alléguant ses autorités.
Ce verset que je vous ai allégué pour mon texte
, Bossuet, Serm. Quinq. 2.Après avoir allégué deux passages de saint Jean Chrysostome
, Bossuet, Avent.Saint Paul ne cesse d'alléguer ce que Moïse a dit
, Bossuet, Hist. II, 13.Je n'allègue pas aux Israélites d'autres témoins que leurs yeux
, Bossuet, Hist. II, 3.Je pourrais ici alléguer cet illustre prélat qui…
, Bossuet, Cornet. - 2Mettre en avant, s'appuyer de. Les excuses que vous alléguez.
C'est un prétexte qu'on allègue pour flatter les princes
, Fénelon, Tél. XI.N'alléguez point des droits que je veux oublier
, Racine, Andr. IV, 3.S'il ose m'alléguer une odieuse loi
, Racine, Baj. I, 3.Les faits dont on allègue la preuve
, Bossuet, Hist. II, 12.Chaque mère à sa bru l'alléguait pour patron
, La Fontaine, Matr.Sans rien faire, alléguant l'exemple de Gaster
, La Fontaine, Fab. III, 2.Elles savent assez alléguer Artémise, Disputer du devoir et de la foi promise
, Malherbe, VI, 25.C'est cette demoiselle que vous estimez si fort, qui vous allègue sans cesse et qui rend de grands témoignages à votre mérite
, Guez de Balzac, I, 263.
HISTORIQUE
XIIIe s. En quelque meniere que aucuns soit semons devant le prevost, ou devant le baillif, il i doit venir por alleguier son privilege, s'il a, por soi deffendre
, Liv. de just. 84. Ou quant li demanderes demande dette ou convenence, et li deffenderes alligue respit
, Beaumanoir, VII, 3. Le [la] longue tenure qu'il alliguent ne lor vaut riens
, Beaumanoir, XXII, 7.
XIVe s. Et allegoient comme fols plusieurs raisons l'un contre l'autre
, Ménagier, I, 6. Il priva de sepulture le roi Servius en alleguant que Romulus estoit peris et morz sans ensevelir
, Bercheure, f° 23, verso.
XVe s. Et par ces raisons alleguées taschoient fort de remettre le roy en ceste guerre
, Commines, III, 1. Ni ne vous allegue riens des histoires passées pour exemple
, Commines, III, 4. Et ay ouy estimer quatre-vingtz mil escuz l'an ce qu'il tenoit en ces choses alleguées [offices] dans son patrimoine
, Commines, III, 4.
XVIe s. Combien que les fideles alleguent Dieu pour tesmoin et juge de leur innocence contre la mauvaistié des hypocrites…
, Calvin, Inst. 645. Ce precepte est souvent allegué en Platon
, Montaigne, I, 12. Antigonus alleguoit que c'estoit raison
, Montaigne, I, 26.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. allegar, alleguar ; espagn. alegar ; ital. allegare ; de allegare, de al pour ad, vers, et de legare, envoyer, envoyer vers, citer, invoquer (voy. LÉGUER).