« allégeance », définition dans le dictionnaire Littré

allégeance

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

allégeance [1]

(a-lé-jan-s') s. f.
  • Faculté de consoler, d'alléger ; adoucissement, consolation. Porte à ses déplaisirs cette faible allégeance, Corneille, Pomp. V. 1. Enfin mon père est mort ; j'en demande vengeance Plus pour votre intérêt que pour mon allégeance, Corneille, Cid, II, 9. Et quand ses déplaisirs auront quelque allégeance…, Molière, L'Étour. II, 4.

    N'est guère usité qu'en poésie.

SYNONYME

ALLÉGEANCE, ALLÉGEMENT. Il y a entre ces deux mots la nuance, que allégeance indique l'action d'alléger, et allégement l'accomplissement de l'action d'alléger ; comme la résonnance d'une voûte est l'acte ou le mouvement par lequel elle résonne, et le résonnement est le son qu'elle rend.

HISTORIQUE

XIIe s. Car li reis li dut rendre par fine covenance Quanqu'il ot pris del suen e des suens à vaillance ; Ne l'en volt sainz Thomas faire nule alegeance, Th. le Mart. 119.

XIIIe s. Au revenir [je] plains et souspire, Car ma dolor croist et empire, Si que ge n'ai mès esperance De garison ne d'alejance, la Rose, 1844. Cil Dame Diex qui le fist nestre Li doinst chevance, Et li envoit sa soustenance, Et me doinst encore alejance Qu'aidier li puisse…, Rutebeuf, 15.

XVIe s. En tant qu'ils jugeront estre expedient pour en rapporter une vraye allegeance, Calvin, Instit. 495. Après quelques propos consolatoires pour l'allegeance du deuil paternel, Yver, p. 630. L'ostracisme estoit comme un contentement et une allegeance de l'envie de la commune, Amyot, Thésée, 43. Ces remedes acres donnent allegeance, Paré, XXI, 20.

ÉTYMOLOGIE

Alléger.