« affirmer », définition dans le dictionnaire Littré

affirmer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

affirmer

(a-fir-mé) v. a.
  • 1Assurer qu'une chose est vraie. Affirmer avec serment. J'ose affirmer que… Ne rien affirmer.
  • 2 En termes de logique, exprimer l'affirmation. Toute proposition affirme ou nie.
  • 3 En termes de palais, jurer, assurer par serment.

HISTORIQUE

XIIe s. Mais il ne voleit pas la cote verte oster ; Kar jo quid bien pur veir, e sil puis afermer, Qu'il out desuz [dessous] la haire, qu'il ne volt pas mustrer, Th. le mart. 162.

XIIIe s. Lors fu mandé li messager que Salehedin i avait envoiié, si lor fu dit et affremé que il averoient bataille au jour que il avoient requis, Chr. de Rains, 26. Seigneur, se là fussiés, por voir vous puis conter, Très bien peüssiés dire et pour voir afermer Qu'ainc ne veïstes gent si vaillament errer, Ch. d'Ant. V. 401. Se li barons [mari] revient… et dist que li enfant sont bastart, en afermant qu'il ne fu el païs par nuit ne par jor, Beaumanoir, XVIII, 14.

XIVe s. Il avait donné à entendre de bouche et affermé aux dits courretiers…, Bibl. des Chart. 2e série, t. III, p. 424.

XVe s. Les Auglois se vantoient et affermoient que [les Bretons] les avoient mandés, et se tenoient leurs soudoyers, Froissart, II, II, 68.

XVIe s. Clitomachus affermoit n'avoir jamais sceu…, Montaigne, II, 238. Peu de gents faillent, notamment aux choses malaysées à persuader, d'affermer qu'ils l'ont veue, Montaigne, IV, 179. Sylvestre la [la puissance du pape] prefere à tous conciles et tous decrets, affermant que toute la vertu de l'Escriture depend d'icelle, Sleidan, F. 3. La mere afferma qu'elle avoit conceu les deux enfants du Dieu Mars, Amyot, Rom. 6.

ÉTYMOLOGIE

Affirmare, de af pour ad (voy. À), et firmare, rendre ferme (voy. FERME et FERMER) ; provenç. affermar ; espagn. afirmar ; ital. affermare. Affirmer est la forme moderne du mot, dont affermer est la forme ancienne (voy. aussi AFFERMIR). On a dit affermer dans tout le cours de la langue, même au XVIe s., conformément à l'analogie française qui de firmus avait fait ferme, et qui, par conséquent, d'affirmare faisait affermer. Ce n'est qu'au XVIIe siècle qu'affirmer a supplanté affermer, sans doute pour établir une distinction entre affermer, donner à ferme, et affermer, assurer.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

AFFIRMER.

4 V. réfl. Néologisme. S'affirmer, se poser, se déclarer avec tel ou tel caractère. C'est un homme qui ne manque aucune occasion de s'affirmer.