« accusateur », définition dans le dictionnaire Littré

accusateur

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

accusateur, trice

(a-ku-za-teur, tri-s')
  • 1 S. m. et f. Celui, celle qui accuse en justice. L'accusateur public. Se porter pour accusateur. Susciter un accusateur. Le père le plus tendre est son accusateur, Voltaire, Tancr. IV, 2. Les deux accusateurs que lui-même a produits…, Corneille, Nic. III, 8. A votre accusateur que pourrai-je répondre ? Racine, Ph. III, 3. Pourquoi, par quel caprice Laissez-vous le champ libre à votre accusatrice ? Racine, Phèd. V, 1. … on cabale, on suscite Accusateurs et gens grevés par ses arrêts. De nos biens, disent-ils, il s'est fait un palais, La Fontaine, Fab. X, 10.
  • 2 Adj. Tout peut se réparer : qu'un peuple accusateur Du forfait qu'il condamne ose nommer l'auteur, Lancival, Hect. IV, 6.

ÉTYMOLOGIE

Accusator, de accusare, accuser.

SYNONYME

ACCUSATEUR, DÉNONCIATEUR, DÉLATEUR. Celui qui informe l'autorité qu'un tel a commis une action coupable. L'accusateur non-seulement dénonce, mais poursuit celui qu'il accuse. Le dénonciateur révèle un fait, le rend public, le défère à l'autorité : il ne se cache pas. Dans les troubles publics, les voisins sont souvent les dénonciateurs les uns des autres. Le dénonciateur est, suivant les motifs qui l'animent, à louer ou à blâmer. Le délateur fait toujours un métier odieux ; il se cache ; ses rapports sont secrets ; il cherche d'ordinaire ou à nuire à l'objet de ses délations, ou à flatter les passions de celui à qui il les fait.

HISTORIQUE

XIIIe s. Comme accuseür contre celi à qui on met sus le cas de crieme, Beaumanoir, VI, 12.

XIVe s. Et li accuseur aura cinq sols, Ordonn. des R. de Fr. 1313, t. I, p. 521.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. acuzaire, acusador ; ital. accusatore ; de accusator, de accusare (voy. ACCUSER). Accusator, acc. accusatorem, a donné au nominatif, avec l'accent sur l'a, en provençal acuzaire, et dans l'ancien français aurait donné acusere, toutefois ici sans exemple ; et au régime, avec l'accent sur l'o, en provençal acusador, et en français acuseor, acuseür et les formes italiennes et espagnoles. Accuseür au sujet, comme dans l'exemple de l'historique, serait une faute, si le XIVe siècle ne commençait pas à perdre la distinction du cas sujet et du cas régime. Quant à accusateur, il a été refait directement sur le latin : la forme française d'origine serait accuseur.