« accourir », définition dans le dictionnaire Littré
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accourir
- J'accours, j'accourus, j'accourrai, accourant, accouru ; se conjugue comme courir. Courir vers. Il accourt à Paris. On accourait de toutes parts vers le lieu de l'incendie. On accourut lui annoncer l'heureuse nouvelle.
J'accours, pour vous en faire un funeste rapport
, Corneille, Rod. V, 4.Mon père, à ma venue, accourt les bras ouverts
, Rotrou, Herc. m. IV, 2.Quand verrai-je de toutes parts Tes peuples en chantant accourir à tes fêtes ?
Racine, Esth. I, 2.A vos genoux bientôt s'il accourait se rendre ?
Ducis, Abuf. I, 3.Accourez, peuples ; venez contempler dans la première place du monde la rare et majestueuse beauté d'une vertu toujours constante
, Bossuet, Marie-Thérèse.Au premier bruit d'un mal si étrange on accourait à Saint-Cloud
, Bossuet, Duch. d'Orl.Phalante accourait au secours de son frère
, Fénelon, Tél. XVI.Quand on fit les funérailles du roi, pendant quarante jours les peuples les plus reculés y accoururent en foule
, Fénelon, ib. II.Vous m'êtes, en dormant, un peu triste apparu ; J'ai craint qu'il ne fût vrai ; je suis vite accouru. Ce maudit songe en est la cause
, La Fontaine, Fab. VIII, 11.
REMARQUE
Accourir se construit avec l'auxiliaire avoir et l'auxiliaire être. L'on se sert du premier quand on a particulièrement l'intention d'exprimer l'action d'accourir ; et du second, quand on a l'intention d'exprimer l'état d'une personne qui est accourue. Elles ont accouru en hâte nous porter secours ; elles sont accourues et ont contemplé ce triste spectacle.
HISTORIQUE
XIe s. De son palais vers les autres [il] acurt
, Ch. de Rol. 182.
XIIe s. Li Sarazins acort à grant espois [hâte]
, Ronc. p. 26. Jo n'ai pas trait m'espée, ne jo ne li cur sure ; N'autrui ne baillerai la cruiz, qui k'i acure [quelque soit celui qui y accoure]
, Th. le Mart. 36.
XIIIe s. Lor gent les en relevent qui là sont accouru
, Berte, 101. S'ele est bele, tuit i aquerent, Tuit la porsivent, l'eneurent
, la Rose, 8629. Por Dieu et por sa mere ne nous decevons pas, Nous veons que la mort aqueurt plus que le pas
, J. de Meung, Test. 162.
XVe s. Et vinrent messagers accourans jusques à Paris
, Froissart, II, 265.
XVIe s. Tel defaut nous contraint d'accourir aux medecins en la necessité
, De Serres, 885.
ÉTYMOLOGIE
À et courir ; provenç. accorre ; espagn. acorrer ; ital. accorrere.