« emblée », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
emblée (d')
- Du premier coup, du premier effort. Emporter une ville d'emblée.
La ville était trop bien munie pour l'emporter d'emblée
, Vaugelas, Q. C. VII, 6, dans RICHELET.On dit de même emporter une affaire d'emblée.
Il a été élu, nommé d'emblée, c'est-à-dire sans opposition.
Emporter quelqu'un d'emblée, le décider dès le premier effort.
Il ne devait pas vouloir prendre Valcourt d'emblée
, Sévigné, 579.
HISTORIQUE
XIIe s. Pur quei te unt mened [mené] ces de Juda en emblées ultre le flum e tes compaignons sans nus [nous] ?
Rois, p. 196.
XVe s. Le duc d'Autrische a prins ou par ses gens fait prendre d'amblée nostre cité de Therouenne
, Lettre de Charles VIII, Bulletin du comité de la langue, t. III, p. 593. Et pareillement en ces propres jours fut prise d'emblée la forteresse d'Estrepagny
, Monstrelet, liv. II, chap. 68.
XVIe s. Parce que es convens de femmes n'entroyent les hommes sinon à l'emblée, et clandestinement
, Rabelais, Garg. I, 52. Ilz feront ceste année de beaulx coupz : mais aulcuns d'iceulx seront fort subjects à recepvoir quelque coup de baston à l'emblée
, Rabelais, Progn. Pant. 5. Ce fut un acte de ruze, de surprise et d'emblée, le plus grand et le plus digne de memoire qui fut oncques
, Amyot, Pélop. et Marc. comp. 2. Ce fut ce qui plus asseura les soudards d'Aratus, pource qu'ils estimerent que le veneur fust de l'intelligence, et qu'il aidast à celer leur emblée
, Amyot, Aratus, 9.
ÉTYMOLOGIE
Embler 1.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
EMBLÉE. - HIST. XIIe s. Ajoutez : Ne viuc [je ne veux] mie faire en emblée [à la dérobée, en secret] Nostre batalle, ains le [la] veront Tuit cil ki veoir le [la] vorront
, Perceval le Gallois, V. 10 227.