« vacarme », définition dans le dictionnaire Littré
vacarme
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vacarme
(va-kar-m') s. m.
- 1Grand bruit, grands cris.
Celle-ci [une veuve] faisait un vacarme, Un bruit et des regrets à percer tous les cœurs
, La Fontaine, Matr. d'Éph.La nuit, ni son obscurité, Son silence et ses autres charmes De la reine des bois [la lionne qui avait perdu son petit] n'arrêtaient les vacarmes
, La Fontaine, Fabl. X, 13.Et qui donc es-tu, toi, Qui fais tant de vacarme, et parles de la sorte !
Molière, Amph. III, 2.Je ne puis soutenir le vacarme de mon cabinet : il y a plus de cinquante femmes à Marly
, Maintenon, Lett. au duc de Noailles, t. v, p. 90, dans POUGENS.Un lutin que l'enfer a vomi sur la terre, Pour faire aux gens dormant une éternelle guerre, Commence son vacarme et nous lutine tous
, Regnard, Fol. am. I, 2. - 2Grand bruit fait dans une querelle.
Quel malheur est le mien ! ainsi donc sans sujet J'ai fait ce grand vacarme à ce charmant objet !
Corneille, le Ment. III, 2.Monsieur, point de vacarme ; Songez que vous mettez le quartier en alarme
, Hauteroche, Appar. tromp. I, 6.Ce sont souvent les maris qui, avec leurs vacarmes, se font eux-mêmes ce qu'ils sont
, Molière, G. Dand. II, 1.Il est allé faire du vacarme dans cette maison, il y est allé quereller quelqu'un, faire du bruit.
- 3 Fig. Clameur publique.
L'édition [d'un ouvrage de Voltaire] qui a fait tant de vacarme
, Voltaire, Lett. Formont, 5 juin 1734.Il n'était nullement probable qu'après le vacarme fait à Genève par le conseil, et à Neuchâtel par la classe, il voulût m'administrer tranquillement la cène dans son église
, Rousseau, Conf. XI.
HISTORIQUE
XIIIe s. Flament seut[il sut le flamand], si cria waskarme
, Ren. t. IV, p. 239, v. 2882.
XIVe s. Cil qui sont de mort entouchiez, Sont antre les autres couchiez O les morz ; nul ne les desarme ; En criant wacarme, wacarme, Qui vaut autant com dire helas, Gisent aucun…
, Guiart, Roy. lignages, t. II, p. 378.
XVe s. Et encor me faisoit pis Wacarme, alarme et les cris Des Flamans…
, Deschamps, Poésies mss. f° 173.
XVIe s. Interrogé quelle fin il pretendoit par le tumultuaire vacarme
, Rabelais, I, 46.
ÉTYMOLOGIE
Flamand, wach-arme, composé de wach, malheur à, qui est le weh des Allemands, et arm, misérable.