« urbanité », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
urbanité
- 1La politesse des anciens Romains.
Ils [les Romains] ont laissé leur atticisme [des Grecs] bien loin derrière leur urbanité ; c'est ainsi qu'ils appelèrent cette aimable vertu du commerce, après l'avoir pratiquée plusieurs années sans lui avoir donné de nom assuré ; et, quand l'usage aura mûri parmi nous un mot de si mauvais goût et corrigé l'amertume de la nouveauté qui s'y peut trouver, nous nous y accoutumerons comme aux autres que nous avons empruntés de cette même langue
, Guez de Balzac, 2e dissert. politique.L'élégance attique dont vous me parlez fut-elle jamais plus pure à Athènes, ni l'urbanité plus agréable et mieux entendue à Rome ?
Voiture, Lett. 176.Les lettres de Voiture ont je ne sais quoi d'ingénieux et de poli qui surpasse les urbanités romaines
, Saint-Évremond, dans RICHELET.Par extension.
On ne peut nier que ce ne soit [Lucien] un des plus beaux esprits de son siècle, qui a partout de la mignardise et de l'agrément, avec une humeur gaie et cette urbanité attique que nous appellerions en notre langue une raillerie fine et délicate
, Perrot D'Ablancourt, Lucien, Épître. - 2En général, politesse que donne l'usage du monde.
Un homme instruit, qui sait que nous avons mal appliqué le mot d'urbanité à la politesse
, Voltaire, Mél. litt. à l'abbé d'Olivet.Dans les monarchies, l'éducation doit avoir pour objet l'urbanité et les égards réciproques
, D'Alembert, Œuv. t. VI, p. 305.Romans [le Cyrus et autres] qui ne sont que des reflets affaiblis de l'élégante urbanité de la cour de Louis XIV
, Villemain, Litt franç. XVIIIe siècle, 2e part. 1re leç.
REMARQUE
On a attribué ce mot à Balzac ; mais il est beaucoup plus ancien ; seulement, c'est Balzac qui l'a introduit définitivement et autorisé.
HISTORIQUE
XIVe s. Il semble que selon chescune urbanité ou communicacion civile soit aucune espece d'amisté
, Oresme, Éth. 248.
XVe s. C'est le fleuve d'amenité, Le torrent de toute lyesse, La source de felicité, Le cours d'extreme urbanité, La mer de fleurie jeunesse, C'est la riviere de promesse
, Octavien de Saint-Gelais, Sejour d'honneur dans CHEVRAEANA (Paris 1697), p. 58 et 59, Rev. de l'Instr. publique, 6 avr. 1865, p. 3.
XVIe s. Urbanité est une elegance, une courtoisie ou une gaillardise de deviser plaisamment, en resjouissant les assistans sans les fascher
, Jean Lemaire, Couronne Margaritique, dans PEETERMANS, Annuaire de la société libre d'émulation de Liége pour 1859.
ÉTYMOLOGIE
Lat. urbanitatem, de urbanus, voy. URBAIN.