« tripotage », définition dans le dictionnaire Littré

tripotage

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tripotage

(tri-po-ta-j') s. m.
  • 1Mélange peu ragoûtant. Il semblait que le diable eût fait ce tripotage, Régnier, Sat. X. J'ai pris ce matin du tripotage de café avec du lait, Sévigné, 26 févr. 1690. Je fais ici un certain tripotage à mes mains avec de la moelle de cerf et de l'eau de reine d'Hongrie, Sévigné, 9 oct. 1676.
  • 2Assemblage confus de choses qui ne s'accordent point ensemble. Dans cette affaire ils ont fait un étrange tripotage. La dévotion de la M…, mêlée avec toutes ses autres manières, font un bon tripotage, Bussy-Rabutin, Lett. t. II, p. 66, dans POUGENS.
  • 3Petits arrangements, manigances. Les gens trouvaient… Les meilleurs vins de la machine ronde, Dont ne manquaient encor de s'enivrer, Et de leurs sens perdre l'entier usage ; On les faisait aussitôt reporter Au premier lieu ; de tout ce tripotage Qu'arrivait-il ? La Fontaine, Fér. Mères et nourrissons faisaient leur tripotage, La Fontaine, Fabl. III, 6. Aimant fort le petit tripotage du jardin et des fruits dont elle avait le maniement, Rousseau, Confess. IX. Je voulais savoir si sa visite avait un rapport au tripotage des élections, Th. Leclercq, Proverb. t. v, p. 302, dans POUGENS.
  • 4Intrigues, médisances qui tendent à brouiller, à troubler. Il y a du tripotage dans cette affaire. Un renom qui n'est noirci Par nul vilain tripotage, Deshoulières, Poés. t. I, p. 128. Il m'a parlé de madame F***, qui déclare ignorer absolument ce tripotage, Bachaumont, Mém. t. XXXIV, p. 252.

HISTORIQUE

XVIe s. Trencher du brave et du mauvais garson, Aller de nuict, sans faire aucun outrage, Se retirer, voilà le tripotage, Marot, II, 232. La Varenne [cuisinier d'Henri IV] a transsubstantié les potages de cuisine en tripotages d'Estat, et les poulets de papier en poulets de chair humaine, D'Aubigné, Confess. I, 10.

ÉTYMOLOGIE

Tripoter.