« trémousser », définition dans le dictionnaire Littré
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trémousser
- 1Trémousser quelqu'un, lui donner du mouvement, de l'activité.
Cette voiture [un carrosse belge] est spécifique, Pour trémousser et secouer Un bourguemestre apoplectique ; Mais certe il fut fait pour rouer Un petit Français très étique, Tel que je suis, sans me louer
, Voltaire, Lett. au roi de Pr. 20 juill. 1740. - 2 V. n. Il se dit des oiseaux qui se donnent du mouvement. Un moineau trémousse sans cesse dans sa cage.
Par extension.
Maître AEéas en trémoussa, Sans dire ce qu'il en pensa
, Scarron, Virg. VI.J'ai bien à leur parler d'autre chose [à ses anges, M. et Mme d'Argental], et voici sur quoi je supplie leurs ailes de trémousser beaucoup
, Voltaire, Lett. d'Argental, 10 déc. 1766. - 3Se trémousser, v. réfl. Se remuer, s'agiter d'un mouvement vif et irrégulier.
Voilà qui n'est point sot, et ces gens-là [des danseurs] se trémoussent bien
, Molière, Bourg. gent. II, 1.Pendant que je le coiffais [un enfant], il chantait, il battait la mesure, il se trémoussait
, Genlis, Théât. d'éduc. Bal d'enfants, I, 2. - 4 Fig. et familièrement. Faire des démarches, se donner beaucoup de mouvement pour le succès d'une affaire.
Les vieux docteurs se trémoussèrent là-dessus [la suppression d'un droit], et présentèrent requête, dont ils furent déboutés
, Patin, Lett. t. II, p. 496.Voyez, informez-vous ; que votre amitié se trémousse un peu
, Voltaire, Lett. Thiriot, 8 déc. 1735.On sait que Molière, excédé des mauvaises plaisanteries de Boileau et de Racine sur la Fontaine, dit un jour : Nos beaux esprits ont beau se trémousser, ils n'effaceront pas le bonhomme
, Duclos, Œuv. t. X, p. 83.Avec ellipse du pronom réfléchi.
Je vous assure que je serai si attentive à vos intérêts, que, s'il se présente une bonne occasion, vous me verrez bien trémousser, et peut-être vous être bonne à quelque chose
, Bussy-Rabutin, Lett. t. III, p. 100, dans POUGENS.
HISTORIQUE
XVIe s. Nous les voyons [les chiens] japper et tremousser en songe
, Montaigne, I, 101. La hardiesse aussi bien que la peur font tremousser nos membres
, Montaigne, I, 388. Ces pigeons tremoussans et du bec et des ailes
, Ronsard, 804. Le phenix, cet oiseau qui tremousse Des ailes à la flamme
, Desportes, Œuv. p. 244, éd. de Rouen, 1607.
ÉTYMOLOGIE
Origine incertaine. Diez le tire d'une forme fictive transmotiare, tirée de transmotus, déplacé. On peut penser plutôt à un dérivé de tremere, trembler ; comparez trémoise, qui offre un dérivé analogue. Le provençal avait un verbe trameiar, remuer comme la trémie, s'agiter, frétiller.