« toison », définition dans le dictionnaire Littré
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toison
- 1Fourrure du mouton, ou ensemble de tous les brins de laine qui recouvrent son corps.
Alors, pour se couvrir durant l'âpre saison, Il fallut aux brebis dérober leur toison
, Boileau, Épît. III.Chaque mouton était enveloppé d'une couverture de peau ; cette pratique, empruntée des Mégariens, garantit la toison des ordures qui la saliraient, et la défend contre les haies qui pourraient la déchirer
, Barthélemy, Anach. ch. 59.Il y a des personnes qui enlèvent les toisons, avant d'avoir lavé les moutons ; mais cette méthode est fort mauvaise
, Genlis, Maison rust. t. I, p. 252, dans POUGENS.La toison enlevée doit être exposée à l'air, afin qu'elle sèche
, Genlis, ib. p. 254.Et tu vois tes brebis, sur le jeune gazon, Épaissir le tissu de leur blanche toison
, Chénier, Hymne à la France.On peut stipuler que le colon délaissera au bailleur sa part de la toison à un prix inférieur à la valeur ordinaire
, Code civ. art. 1828.Terme de blason. Peau de mouton garnie de sa laine.
- 2Pelage laineux de plusieurs mammifères.
On chasse ces lamas sauvages pour en avoir la toison
, Buffon, Quadrup. t. VI, p. 62. - 3 Ironiquement, grande quantité de cheveux. Quelle toison il a !
- 4La toison d'or, la toison du bélier sur lequel, selon les anciens poëtes, Phryxus et Hellé passèrent la mer. Les Argonautes allèrent à la conquête de la toison d'or.
La position d'Orchomène près de l'Hellespont, de la Propontide et du Pont-Euxin fait naturellement penser qu'elle tirait ses richesses d'un commerce sur les côtes de ces mers, qui avait donné lieu à la fable de la toison d'or
, Montesquieu, Esp. XXI, 7.L'histoire de la toison d'or est bien moins fabuleuse et moins frivole qu'on ne pense.. il s'agissait d'ouvrir un commerce de la Grèce aux extrémités de la mer Noire
, Voltaire, Comm. Corn. Rem. Toison d'or, Préf.Terme d'alchimie. Toison d'or, matière par le moyen de laquelle on fait les ouvrages de la pierre philosophale.
- 5La toison d'or, ou, absolument, la Toison (avec majuscule), ordre de chevalerie institué en 1420 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne ; il fut composé d'abord de trente chevaliers, dont ce prince fut le chef, et dont l'objet était de défendre la foi, au péril de leur vie, comme les Argonautes exposèrent leur vie pour la conquête de la toison d'or ; ils portent au bas de leur collier la représentation d'un mouton ; le roi d'Espagne est demeuré chef de cet ordre, en sa qualité de duc de Bourgogne.
Le roi trouve très bon, monseigneur, que le comte d'Ayen reçoive l'ordre de la Toison
, Maintenon, Lett. au card. de Noailles, 3 mars 1706. - 6 Terme de tannerie. Plier une peau en toison, la plier régulièrement, de manière qu'elle ne forme qu'un carré d'un ou deux pieds.
HISTORIQUE
XIIe s. Resa li reis de Moab out mult pecunie, e rendeit cume treud par an al rei de Israel cent mille aignels e cent milie multuns od tutes les tuisuns
, Rois, p. 351.
XIIIe s. Tu iez Rachel la desirée, Tu iez la droite Sarray, Tu iez la toison arouzée, Tu iez li bouchons Synay
, Rutebeuf, II, 11. Avoir à clers, toison à chien, Ne pueent [peuvent] pas venir à bien
, Rutebeuf, I, 229. En un bos [il] truva un mutun Cras e refet sous la toison
, Marie de France, Fabl. 73.
XIVe s. Ansçois que [avant que] Troie fust assise [assiégée], Ne ains c'Iercules ne Jelzon Alaissent querre le [la] toizon
, Jean de Condé, t. II, p. 98.
XVIe s. Le maistre ou le proprietaire peut faire abbatre le bois croissant et qui est sur son bien affermé, sans que le fermier y ait aucun droit ny à la toison ou aux branches
, Nouv. coust. gén. t. I, p. 1034.
ÉTYMOLOGIE
Prov. tois, toisos ; anc. cat. tuso ; esp. tuson, toison ; du lat. tonsionem, action de tondre, de tondere, tondre ; le sens abstrait s'est changé en sens concret.