« tien », définition dans le dictionnaire Littré
tien
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tien
(tiin ; l'n ne se lie pas : le tiin est meilleur), TIENNE (tiè-n' ; au XVIe siècle on prononçait tianne, PALSGRAVE, p. 3).
- 1Adj. possessif, relatif à la seconde personne du singulier et signifiant à toi.
N'en doute point, quoi qu'il advienne, La belle Oranthe sera tienne
, Malherbe, v, 20.Mais n'appréhende pas qu'un autre ainsi m'obtienne ; Vis pour ton cher tyran, tandis que je meurs tienne
, Corneille, Cinna, III, 4.Oui, tendre et généreux amant, ta Julie sera toujours tienne
, Rousseau, Hél. III, 15. - 2Le plus ordinairement, il se construit avec l'article défini et ne se met jamais devant un substantif. Mon père est malade, le tien se porte bien. Ma maison est bâtie ; la tienne n'est pas commencée. Voici mes livres ; où sont les tiens ?
- 3 S. m. Le Lien qui t'appartient. Défends le tien, mais respecte le bien d'autrui.
- 4Le tien et le mien, la propriété en général.
Rome donc eut naguère un maître dans cet art Qui du tien et du mien tire son origine
, La Fontaine, Candaule.Chez l'animal qu'on appelle homme, On la reçut [la Discorde] à bras ouverts, Elle et que-si-que-non son frère, Avecque tien et mien son père
, La Fontaine, Fabl. VI, 20.Et le mien et le tien, deux frères pointilleux, Par son ordre amenant les procès et la guerre, En tous lieux de ce pas vont partager la terre
, Boileau, Sat. X.Ces peuples [des îles Mariannes], ignorant le tien et le mien, mangèrent quelques provisions du vaisseau
, Voltaire, Mœurs, 149.Dès que nous les aurons peuplées [les terres], il faudra revenir au tien et au mien, et à ces lois qui très souvent sont fort mauvaises, mais dont on ne peut se passer
, Voltaire, Dict. phil. Homme. - 5 S. m. pl. Tes proches, tes alliés, tes serviteurs.
Et la loi des chrétiens T'ordonne-t-elle ainsi d'abandonner les tiens ?
Corneille, Poly. v, 2.Le dieu lui répondit : Les tiens cesseront de régner quand un étranger entrera dans ton île pour y faire régner tes lois
, Fénelon, Tél. v. - 6 Familièrement. Tu fais des tiennes, tu te divertis, ou tu fais des actions compromettantes.
On dit que tu fais ici des tiennes
, Beaumarchais, Mar. de Fig. III, 13.
HISTORIQUE
XIIIe s. Ge sui tuens, fai moi sauf
, Psautier, f° 151.
XVe s. Je suis des tiens, ce dist Thieris : Car je ne puis orgueil amer
, Froissart, Pastourelle.
ÉTYMOLOGIE
Voy. MIEN ; Berry, ten, tenne, prononcés tin, tène.