« tartre », définition dans le dictionnaire Littré
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tartre
- 1Substance saline qui, sous la forme d'une croûte, s'attache aux parois des tonneaux de vin ; on le purifie par l'ébullition dans l'eau avec une terre alumineuse, ensuite par la filtration, qui sépare les impuretés solubles, et enfin par l'évaporation de l'eau filtrée qui donne la crème de tartre.
Le tartre est un dépôt salin qui se sépare peu à peu des liqueurs vineuses, et prend une forme concrète et presque pierreuse
, Buffon, Min. t. III, p. 322.Dans le commerce, le tartre qui provient des vins blancs porte le nom de tartre blanc ; et celui qui provient des vins rouges porte celui de tartre rouge
, Thenard, Traité de chimie, t. III, p. 138, dans POUGENS.Tartre émétique ou tartre stibié, le tartrate de potasse et d'antimoine.
Tartre soluble, le tartrate de potasse.
Tartre ammoniacal, le tartrate d'ammoniaque.
Tartre régénéré, l'acétate de potasse.
- 2Tartre vitriolé, ancien nom (donné par Crollius) du sulfate de potasse.
Terre foliée de tartre, ancien nom de l'acétate de potasse, ainsi dite à cause de son aspect.
- 3Crème de tartre, tartrate naturel de potasse avec un excès d'a cide.
L'existence de l'acide tartarique a été démontrée dans la crème de tartre par Duhamel, Margraff et Rouelle le jeune ; c'est Scheele qui le premier est parvenu à l'isoler
, Thenard, Traité de chim. t. I, p. 131 dans POUGENS. - 4Enduit d'abord limoneux, blanchâtre ou jaunâtre, qui s'amasse au collet des dents, se durcit, et forme, à la base de la couronne, une incrustation phosphato-calcaire qui finit par en environner la surface, si l'on n'a pas le soin de l'enlever. Dents pleines de tartre
HISTORIQUE
XVIe s. Prenez deux livres de tartare c'est à dire lye de bon vin qui adhere contre les tonneaux
, Paré, XXIV, 39. Ainsi est tirée huile de myrrhe, huile de tartre et de vitriol
, Paré, XXV, 24. Puis sera entonné, en y ajoustant une chopine d'eau de vie avec sel de tartre, laquelle eau se taindra en rouge par la tartre
, De Serres, 829.
ÉTYMOLOGIE
Génev. la tartre des dents ; espagn. et ital. tartaro ; du bas-lat. tartarum, qui, se trouvant dans des textes du XIIIe et du XIVe siècle, exclut Paracelse de la paternité de ce mot. Le Glossaire de Simon de Gênes (voy. du Cange) dit : Tartar, arabice, tartarum, quod ex vino in lateribus vegetis generatur.