« tacite », définition dans le dictionnaire Littré
tacite
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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)
tacite
(ta-si-t') adj.
- 1Qui n'est point formellement exprimé, mais qui est sous-entendu ou qui se peut sous-entendre.
Que cette proposition, qu'il n'y a rien de certain, n'est pas si absolument affirmative, qu'elle ne contienne en soi une tacite exception d'elle-même
, La Mothe le Vayer, Vertu des païens, II, Pyrrhon.Et par conséquent point de frais, non plus que de contributions tacites à titre de présents…
, Vauban, Dîme, p. 161.L'art de se contrefaire et de se cacher n'est souvent que l'aveu tacite de nos vices
, Massillon, Or. fun. Madame.Il est assez bizarre… que je n'aie pas en France la permission tacite de prouver que Louis XIV était un grand homme
, Voltaire, Lett. d'Argental, 11 mars 1752.Il y a un pacte tacite qu'on nous fera du bien, et que, tôt ou tard, nous [parasites] rendrons le mal pour le bien qu'on nous aura fait
, Diderot, Neveu de Rameau.L'extrême étonnement que nous marquons d'une bonne action, est un aveu tacite que nous serions incapables de la faire
, Genlis, Ad. et Th. t. I, p. 105, dans POUGENS.Tacite reconduction, voy. RECONDUCTION.
- 2Au sens latin, muet ; latinisme inusité.
J'espère que votre bénignité trouvera aussi agréables mes tacites images [dessins au frontispice de Virgile], comme lui sont les facondes louanges de qui les sait faire
, Poussin, Lett. 10 avril 1641.
HISTORIQUE
XVIe s. Son langaige tenoit plus de la reprimande que d'une remonstrance, entremeslée d'un tacite courroux
, Carloix, II, 14.
ÉTYMOLOGIE
Lat. tacitus, de tacere, taire. On disait taisible ; tacite n'est venu qu'au XVIe siècle.