« tôper », définition dans le dictionnaire Littré

tôper

• 1 Terme de jeu de dés. Consentir à jouer autant que met au jeu l'adversaire. Ils [les rouques, sorte d'escrocs anglais] jouaient à la chance à deux dés ; et, comme celui qui tient le dé à ce jeu en a tout l'avantage, les rouques avaient fait cet honneur au chevalier de Gramont [venu parmi eux pour jouer] de préférence ; les rouques… poussaient contre lui comme des furies ; il tôpait partout, Hamilton, Gram. X.

  Elliptiquement, tôpe, je tôpe, ou j'accepte votre offre. L'un des joueurs ayant dit : mâsse dix pistoles, l'autre a dit tôpe.

  On dit aussi : tôpe et tingue, je tôpe et je tiens.

  Tôpe et tingue est aussi le nom d'un jeu de dés. Un point ou de Venise ou de quelque autre mode Serait d'un tôpe et tingue une suite incommode, Th. Corneille, Gal. doub. v, 3.

• 2 Par analogie. Adhérer à une offre, à une proposition. M. d'Elbœuf, qui ne cherchait que de l'argent, tôpait à tout ce qui lui en montrait, Retz, II, 290. Le dépit est passé ; vous enragez d'avoir tôpé, Dancourt, la Parisienne, sc. 14. Il [un voiturier] propose son prix, on y tôpe ; il demande à voir la malle, elle était à l'ordinaire, Diderot, Lett. à Mlle Voland, 25 nov. 1760.

  Je tôpe à cela, et, absolument, tôpe. Nous rîmes fort de tout cela, et avec mon fils même ; car il est de bonne compagnie, et dit tôpe à tout, Sévigné, 22 avr. 1671. " à la santé de M. l'ambassadeur ; à la santé de Mme la duchesse de Chaulnes.Tôpe à notre cher gouverneur ; tôpe à la grande gouvernante. - Monsieur, je vous la porte ; Madame, je vous fais raison. " Enfin, tant a été procédé…, Sévigné, au duc de Chaulnes, 15 mai 1691. Il me dit à l'oreille : à tel endroit, demain. Tôpe, lui répondis — je en lui serrant la main, Ph. Poisson, Procureur arbit. SC. 5.