« sorcellerie », définition dans le dictionnaire Littré

sorcellerie

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sorcellerie

(sor-sè-le-rie) s. f.
  • 1Opération de sorcier. On est réduit à me conter des sorcelleries pour m'amuser, Sévigné, 5 juillet 1671. Catherine de Médicis avait mis la magie si fort à la mode en France, qu'un prêtre nommé Séchelles, qui fut brûlé en Grève sous Henri III pour sorcellerie, accusa douze cents personnes de ce prétendu crime, Voltaire, Henr. V, notes. C'est à cette raison naissante qu'on dut la déclaration du roi de 1672, qui défendit aux tribunaux d'admettre les simples accusations de sorcellerie, Voltaire, Louis XIV, 31. On immola des enfants de dix ans [pour accusation de sorcellerie dans la Nouvelle-Angleterre] ; on dépouilla de jeunes filles ; on chercha sur tout leur corps, avec une impudente curiosité, des marques de sorcellerie, Raynal, Hist. phil. XVII, 20. La magie goétique est ce qu'on a appelé aussi sorcellerie ; ceux qui en faisaient profession n'avaient commerce qu'avec les mauvais démons, et n'employaient leur pouvoir que pour nuire et commettre des crimes, Leblond, Instit. Mém. litt. et beaux-arts, t. I, p. 188.
  • 2 Fig. Tours d'adresse, choses qui paraissent au-dessus des forces de la nature. Cela ne peut se faire sans sorcellerie.

HISTORIQUE

XIIIe s. Daciens voit son frere, moult docement li prie ; Amis, car croi en Dieu le fil sainte Marie, Et relenquis Mahon et sa sorcelerie, Ch. d'Ant. VI, 793.

XVIe s. Une vieille dame, craintive de ces sorcelleries [sorts jetés], Montaigne, I, 95. Si j'oyois parler ou des esprits qui reviennent, ou du prognostique des choses futures, des enchantements, des sorcelleries, Montaigne, I, 200.

ÉTYMOLOGIE

L'anc. verbe sorceler, de même radical que sorcier ; wallon, sorsulreie ; provenç. sorrolharia. Le mot le plus usité dans l'ancienne langue était sorcerie ; on disait aussi sorcelage.