« sophistiquer », définition dans le dictionnaire Littré

sophistiquer

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sophistiquer

(so-fi-sti-ké), je sophistiquais, nous sophistiquions, vous sophistiquiez ; que je sophistique, que nous sophistiquions, que vous sophistiquiez v. a.
  • 1Subtiliser avec excès. Les rabbins appuient toutes ces chimères de passages de l'Écriture qu'ils tordent, qu'ils sophistiquent misérablement, Anal. de Bayle, t. VII, p. 412.

    Absolument. Sophistiquer sans cesse. On sophistiquait, on ergotait, on se haïssait, on s'excommuniait chez les chrétiens…, Voltaire, Dict. phil. Arianisme.

  • 2Frelater, falsifier une liqueur, une drogue, etc. Sophistiquer du vin.

    Fig. De toi naissent tous les caprices Par où Vénus soutient sa cour, Et cet attirail d'artifices Dont tu sophistiques l'amour, Chaulieu, Contre l'esprit, en 1708.

HISTORIQUE

XIVe s. Sophistiquer [éblouir] la multitude. - Sophistiquer [altérer] toutes choses, Oresme, Thèse de MEUNIER.

XVe s. Et se, en faisant lesdites visitacions, sont trouvées aucunes pouldres sophistiquées ou autres mauvais ouvraiges ou faulses marchandises, Ordonn. août 1484.

XVIe s. Taverniers qui brouillent et sophistiquent les vins, H. Estienne, Apol. d'Hérod. p. 46, dans LACURNE. Certes la philosophie n'est qu'une poesie sophistiquée, Montaigne, II, 280. Une beauté parée et sophistiquée, Montaigne, III, 385. [Les hommes] en ont fait [de la raison], comme les parfumiers de l'huile : ils l'ont sophistiquée, Montaigne, IV, 210.

ÉTYMOLOGIE

Prov. sophisticar ; it. sofisticare ; du lat. sophisticus, au sens de faux (voy. SOPHISTIQUE).