« rongeur », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
rongeur, euse
- 1Qui ronge.
Et de ces vers rongeurs qui dévorent nos bois
, Delille, Trois règnes, VIII.Tel un fruit tourmenté par l'insecte rongeur Mûrit avant le temps et tombe de lui-même
, Masson, Helv. II.Tous ces rocs, calcinés sous un soleil rongeur
, Chénier, Idylles, la Liberté. - 2 Fig. Qui inquiète, tourmente.
Chaque jour dans son sein verse un poison rongeur
, Delille, Pit. III.Et des remords rongeurs l'escorte vengeresse
, Delille, Én. VI.Ma mère redoutait pour moi la monotonie, l'uniformité et l'oisiveté, plus rongeuse que la douleur, de la maison paternelle et de la vie de Mâcon
, Lamartine, dans le Dict. de DOCHEZ.Le ver rongeur, le remords du coupable, et aussi une peine qui assiége constamment l'esprit.
L'importance lui tournait la tête [à Pontchartrain] ; son ver rongeur était de n'être point ministre
, Saint-Simon, 305, 234.Je porte toujours dans mon cœur le ver rongeur qui me déchire depuis l'aventure du grand Barmécide [le duc de Choiseul]
, Voltaire, Lett. Mme de St-Julien, 12 juin 1776.Par plaisanterie. Ver rongeur, un fiacre pris à l'heure qui vous attend à la porte.
- 3 S. m. pl. Les rongeurs, ordre de la classe des mammifères renfermant ceux dont les incisives, au nombre de deux à chaque mâchoire, sont longues et fortes, et donnent à l'animal une grande facilité pour ronger.
- 4 S. m. Corps qui a la propriété de détruire les couleurs organiques.
HISTORIQUE
XVIe s. Si un homme estoit traduit en justice, ou accusé d'un fait criminel, le bailli pourroit faire saisir ses biens, et y establir deux rongeurs ou sergents, aux despens des biens, à huit sols par jour
, Nouv. coust. gén. t. I, p. 712.
ÉTYMOLOGIE
Ronger. Au XVIe siècle on disait rongeard.