« rognure », définition dans le dictionnaire Littré
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rognure
- 1Ce qu'on enlève quand on rogne quelque chose.
D'une rognure de l'ongle de son pouce, il [Micromégas] fit sur-le-champ une espèce de grande trompette parlante comme un vaste entonnoir dont il mit le tuyau dans son oreille
, Voltaire, Micromégas, 5.Le plus grand nombre des médailles ont perdu de leur poids primitif par la rognure, indépendamment du frai
, Mongez, Instit. Mém. Acad. inscr. t. IX, p. 223.Se dit particulièrement des débris de peaux qui servent à faire de la colle.
Fig. De la rognure il a fait des gants, se dit d'une personne qui fait quelque chose avec des restes.
- 2 Au plur. Fig. et familièrement. Matériaux qui ne sont point entrés dans un grand ouvrage, ou ce qu'on a retranché.
Cette volumineuse compilation… n'est qu'un ramas d'insipides rognures
, Diderot, Lett. à M. le Breton.Par analogie.
Guillaume [d'Orange] ne destinait à celle-ci [la France], pour ainsi parler, que des rognures [de l'Espagne, dans un partage]
, Saint-Simon, 77, 251.Un contrat social où l'on montre le pouvoir souverain comme résultant de toutes les petites rognures de la liberté de chacun
, Diderot, Lett. de Ramsay.
HISTORIQUE
XIIIe s. Le corcet que l'en m'avoit fait en la prison des rongneures de mon couvertouer [couverture]
, Joinville, 253.
XVIe s. Les rongneures du temps que nous desrobbons et prenons pour nos affaires
, Cotgrave †
ÉTYMOLOGIE
Rogner ; wallon, rongeurr, s. f.