« rets », définition dans le dictionnaire Littré
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rets
- 1Filet pour prendre du poisson, du gibier.
Il s'élevait bien quelquefois une petite vapeur de la rivière voisine, qui l'enveloppait comme dans un rets
, Guez de Balzac, le Prince, Av.-prop.Ceux qui viendront après nous liront en notre histoire que le cardinal de Richelieu a démoli la Rochelle et abattu l'hérésie, et que par un seul traité, comme par un coup de rets, il a pris trente ou quarante de ses villes pour une fois
, Voiture, Lett. 74.Pendant qu'à la plumer l'autour est occupé, Lui même sous les rets demeure enveloppé
, La Fontaine, Fabl. VI, 15.Un rets d'acier par ses mains [de Vulcain] est forgé ; Ce fut Momus, qui, je pense, en fut cause
, La Fontaine, Fragm. du songe de Vaux.Comme des oiseaux privés chantent pour attirer dans les rets de l'oiseleur les oiseaux sauvages
, Chateaubriand, Génie, IV, IV, 4.Pans de rets, filets avec lesquels on prend ordinairement les grosses bêtes.
Rets saillant, sorte de filet composé de mailles à losanges, et qui sert à prendre des pluviers, des canards et de plus petits oiseaux.
- 2 Fig. Tout ce qui sert à saisir, à prendre l'esprit, le cœur, comme fait un rets.
Que Zéphire en ses rets surprend Flore la belle
, Régnier, Sat. X.Ils [les philosophes] quitteront les rets de leurs vaines et dangereuses subtilités, où ils tâchaient de prendre les âmes ignorantes et curieuses
, Bossuet, Panég. St André, 1.Il [Jésus] tend ses rets sur cette mer du siècle, mer immense, mer profonde, mer orageuse et éternellement agitée
, Bossuet, ib.La parole est le rets qui prend les âmes
, Bossuet, ib.Tandis que mon cœur ouvert et confiant s'épanchait avec des amis et des frères, les traîtres m'enlaçaient en silence des rets forgés au fond des enfers
, Rousseau, 3e promen.Fig. Prendre quelqu'un dans ses rets, le faire tomber dans un piége.
- 3 Terme d'anatomie. Rets admirable, voy. RÉSEAU.
Ces petites branches d'artères qu'on a nommées le rets admirable
, Descartes, Fœtus, 4. - 4Rets marin. Nom vulgaire des masses de coques d'œufs de mollusques, que l'on trouve dans la mer.
HISTORIQUE
XIIIe s. Les rois dont [ils] soelent les pors [sangliers] prandre, Environ le bois [ils] ont fait tendre
, Lai de Melion. Et i puet l'en sa nef ariver et ses cordes lier as arbres qui sont nés, et sechier sa raiz, et destroser sa nef, et metre à terre seche
, Liv. de jost. 64. Avant que le flum entre en Egypte, les gens qui ont accoustumé à ce faire, getent leur roys desliées parmi le flum au soir
, Joinville, 220.
XVe s. Les deux seigneurs… escheirent dedans les mains de leurs ennemis, et furent mieux pris qu'à la roix
, Froissart, I, I, 108. Le pescheur prist en sa rez une table d'or
, Christine de Pisan, Charles V, III, 14.
XVIe s. L'Evangile est une rets pour attirer toute sorte de poissons
, Calvin, Inst. 1089. Ainsi qu'on peut voir au rets admirable
, Paré, I, 29.
ÉTYMOLOGIE
Prov. ret, reth ; cat. ret ; espagn. red ; port. rede ; ital. rete ; du lat. rete, qui, d'après Curtius, est pour srete, se rattachant à serere, supin sertum, tisser (voy. SÉRIE). Dans l'ancien français rois, féminin et avec une s, indique non rete, mais le pluriel retia ; on sait que les pluriels neutres du latin deviennent souvent en français des singuliers féminins.