« renifler », définition dans le dictionnaire Littré
renifler
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renifler
(re-ni-flé) v. a.
- 1Retirer, en aspirant un peu fort, l'humeur ou l'air qui est dans les narines.
Nous reniflâmes à l'envi ; Car ce tonnerre fut suivi De certaine odeur sulfurée
, Scarron, Virg. II.Un vieillard qui sue, qui crache, qui se mouche, qui renifle
, Comte de Caylus, Acad. de ces dames, etc. Œuv. t. XII, p. 86, dans POUGENS.Le boa se déroule et siffle, Le tigre fait son hurlement, Le buffle en colère renifle ; Lui dort ou paît tranquillement
, Th. Gautier, Poésies, l'Hippopotame. - 2 Fig. et familièrement. Marquer de la répugnance pour quelque chose.
Le roi dit à Cavoie que, pour lui tenir lieu de dot, il lui ferait présent de la charge de grand maréchal des logis de sa maison ; Cavoie renifla encore, mais il y fallut passer
, Saint-Simon, 34, 142.Mes anges, je suis épuisé, rebuté, je renifle sur cette Olympie
, Voltaire, Lett. d'Argental, 18 juin 1763.Ce cheval renifle sur l'avoine, il refuse d'en manger.
Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
- 3 V. a. Faire entrer dans le nez en reniflant.
Là [dans le Paradis perdu] c'est la Mort qui lève le nez pour renifler l'odeur des cadavres qui n'existent pas encore
, Voltaire, Dict. phil. Épopée, Milton.
HISTORIQUE
XVIe s. Souvent Marsault, comme tout courroucé, Soufle, renifle, et d'un nez retroussé Maudit ses aulx…
, Du Bellay, J. VII, 5, verso.
ÉTYMOLOGIE
Wallon, r'nonflé ; picard, nifler, flairer en faisant du bruit ; génev. nifler. Ce mot vient de re, et du verbe nifler ; picard, niflette, narine ; Berry, gnoufe, gnoufle, nez, muffle, grouin ; prov. nefa, gros bec de l'oiseau de proie ; ital. niffa, niffo, museau ; du germanique : anglo-sax. neb, bec, nez ; bas-allem. nibbe ; anc. scandin. nebbi ; suisse, niffen, froncer le nez ; bavarois, niffela, parler par le nez.