« rebeller », définition dans le dictionnaire Littré

rebeller

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

rebeller (se)

(re-bèl-lé) v. réfl.
  • Devenir rebelle. Je dois vous avertir en serviteur fidèle, Qu'en sa faveur déjà la ville se rebelle, Corneille, Poly. III, 5. Tenez, monsieur, son petit cœur projette En secret de se rebeller, Dancourt, Enf. de Paris, III, 14.

    Fig. Et faire avecque blâme Se rebeller mon âme Contre ma guérison, Malherbe, V, 22. Si contre cet arrêt le siècle se rebelle, à la postérité d'abord il en appelle, Boileau, Art p. III.

REMARQUE

À propos des vers de Corneille, Voltaire remarque que se rebeller ne se dit plus, mais qu'il devrait se dire puisqu'on a rebelle et rébellion. Il se dit en effet, bien qu'un peu vieilli, et que se révolter prenne souvent sa place.

HISTORIQUE

XIe s. Encontre mei reveleront li Saisne, Ch. de Rol. CCVI.

XIIe s. Pur quei as feit cunjureisun encuntre mei, tu e li fiz Ysai, e pain li dunas e la spée Goliath, pur reveler encunstre mei ? Rois, p. 87.

XIIIe s. Comme cil dou coumun de nostre ville de Bruges se rebelassent encontre nous…, Tailliar, Recueil, p. 347.

XIVe s. En alant les frapoit et blessoit tellement, Que contre lui n'osoient reveler nullement ; Ains tous li plus hardis li disoit : Je me rent, Guesclin. 1437.

XVIe s. En toutes nos afflictions, nous ne pouvons sans iniquité murmurer ne rebeller, Calvin, Instit. 557. La chair, si elle n'estoit en ceste maniere reprimée, s'escarmoucheroit et se rebelleroit outre mesure, Calvin, ib. 728. S'il est permis au subject de se rebeller et armer contre son prince pour la deffense de la religion, Montaigne, II, 143.

ÉTYMOLOGIE

Lat. rebellare, de rebellis, rebelle.