« rajuster », définition dans le dictionnaire Littré

rajuster

• 1Ajuster de nouveau, remettre en bon état. Rajuster les cheveux, rajuster un châle. J'ai vu avec douleur que vous n'avez pu faire rajuster un thermomètre en Sicile ; que dirait Archimède, s'il revenait à Syracuse ? Voltaire, Lett. Hamilton, 17 juin 1773.

  Rajuster des poids, des mesures, des instruments de pesage ou de mesurage, les rendre justes de nouveau.

• 2 Fig. Apporter remède à. Elle [ma femme] est morte ; cette perte m'est très sensible… je n'étais pas fort satisfait de sa conduite, et nous avions le plus souvent dispute ensemble ; mais enfin la mort rajuste tout, Molière, l'Amour médecin, I, 1. Quelque baissement de tête, un soupir mortifié, et deux roulements d'yeux rajustent dans le monde tout ce qu'ils [les hypocrites] peuvent faire, Molière, Don Juan, V, 2. Il faut tâcher de se bien porter, de rajuster un peu les deux bouts de l'année, qui sont dérangés, et les jours passeront, Sévigné, 382. Je veux rajuster la dernière journée de l'inter rogatoire [de Fouquet] sur le crime d'État ; je vous l'avais mandé comme on me l'avait dit ; mais la même personne s'en est mieux souvenue, et me l'a redit ainsi, Sévigné, à Pompone, 9 déc. 1664.
• 3Il se dit particulièrement d'un mécontentement qu'on fait cesser, d'une brouillerie qu'on apaise. Rajuster une brouillerie.

  Réconcilier. La cause est bien petite Pour vous mettre dehors, et ma fille a grand tort ; Mais pour vous rajuster je ferai mon effort, Scarron, Jodelet ou le maître val. II, 2.

• 4Se rajuster, v. réfl. Raccommoder son habillement qui avait été dérangé. On heurte, rajuste-toi, Hauteroche, Crispin méd. II, 14. Mlle de Saint-Ives se rajusta en rougissant, Voltaire, l'Ingénu, 6.
• 5 Fig. Se réconcilier. Après le démêlé d'un amoureux caprice Ils goûtent le plaisir de s'être rajustés, Molière, Amph. III, 3.
• 6Être rajusté. Ces morceaux ne peuvent se rajuster.

  Être redressé, amendé. Il est vrai que ce nez [nez carré, comme celui de Mme de Sévigné, chez une fille de Mme de Grignan] est une étrange affaire ; mais il se rajustera, et je vous réponds que Pauline sera belle, Sévigné, 21 juill. 1677.