« rabâcher », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
rabâcher
- Terme familier. Répéter souvent et inutilement la même chose.
Vous me rabâchez de seigneurs et de dames les plus titrés ; qu'est-ce que cela veut dire ?
Voltaire, Lett. Thiriot, 12 juin 1735.Je n'ai jamais été tenté de prendre la plume que pour dire des choses grandes, neuves et nécessaires, et non pas pour rabâcher
, Rousseau, 2e dial.Activement.
Petit Nonotte, rabâcheras-tu toujours les contes de la légion thébaine… ?
Voltaire, Mél. litt. Honn. litt. 21.
HISTORIQUE
XIVe s. S'escoute parler, et se glorifie en son fait et à sa preudhommie, combien qu'à l'adventure elle ne sçait qu'elle ravache
, les Quinze joyes du mariage, p. 160, dans LACURNE.
XVIe s. Rabascher
, Cotgrave †
ÉTYMOLOGIE
Génev. rebâcher ; wallon, rabâgi. Origine inconnue. On a le substantif dans un texte du XIIIe siècle : Car il est de veillier trop las ; Et demain le ramenras chi, Quant un peu il ara dormi ; Aussi ne fait il fors rabasches,
Li jus Adam, Théâtre franç. au moyen âge, p. 72.
Génin y voit une autre forme de ravasser qui s'est dit pour rêvasser ( Pantagruel soy retirant aperceut par la galerie Panurge en maintien d'un resveur ravassant,
† Pant. III, 6.) ; dans cette conjecture, le changement des deux s en ch n'est pas expliqué. Scheler conjecture rebec ou rabac, sorte de violon usité au moyen âge ; de sorte que rabâcher serait racler un violon. L'ancienne langue a rabater, faire du bruit, rabat, lutin, conservé dans le Berry rabât, bruit, rabâter, faire du bruit ; mais les intermédiaires manquent pour dériver rabâcher de rabater ; cependant remarquons que Oudin, dans son dictionnaire, traduit rabascher par far strepito. Chevallet a proposé une origine celtique : bas-bret. rebec, reproche, rebecha, reprocher ; kymri, rhab, reproche ; gaélique, rhabanach, celui qui répète sans cesse, de rabacha, avis, censure ; comparez dans le dialecte corse rimbeccu ; ital. rimbucco, lesquels viennent de becco, bec. Enfin le général Ambert (Moniteur du 7 août 1867, p. 1082, 1re colonne) le tire de rabach, nom donné aux chausses des rocantins, lesquels, étant de vieux soldats, rabâchaient leurs histoires ; mais le mot est trop ancien pour avoir une telle origine.