« quête », définition dans le dictionnaire Littré

quête

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

quête [1]

(kê-t') s. f.
  • 1Action par laquelle on cherche. Ils conviennent de prix et se mettent en quête [de l'ours, pour en avoir la peau], La Fontaine, Fabl. V, 20. Si bien qu'à votre quête ayant perdu mes peines, Molière, l'Ét. V, 14. La violence de mon amour et les sévérités de son père me firent prendre la résolution de m'introduire dans son logis, et d'envoyer un autre à la quête de mes parents, Molière, l'Av. V, 5. On conçoit qu'un animal abandonne le pays qu'il habite, en quête de nourriture et d'abri, Chateaubriand, Génie, I, V, 9.
  • 2 Terme de chasse. Action d'un valet de limier qui va détourner une bête pour la lancer.

    Le canton destiné à un valet de limier pour y trouver et détourner les bêtes.

    L'action d'un chien qui démêle la voie d'un cerf, d'un sanglier, etc. ou qui cherche les perdrix. Aller en quête. Un limier bon pour la quête.

    Il se dit aussi du loup qui chasse. Le loup retourne au fond des bois, se met en quête, Buffon, Morceaux choisis, p. 232.

    Tons que l'on sonne pour faire quêter les chiens.

    Il se dit de même en parlant de la chasse du gibier à plume. Un épagneul bon pour la quête. Ce chien a la quête brillante, a une fort belle quête. Lorsque le chien rencontre un râle, on peut le reconnaître à la vivacité de sa quête, au nombre de faux arrêts…, Buffon, Ois. t. XV, p. 230. Les chasseurs en font de nombreuses captures [des canards sauvages] soit à la quête du jour ou à l'embuscade du soir, soit aux différents piéges et aux grands filets, Buffon, ib. t. XVII, p. 175.

  • 3L'action de demander et de recueillir des aumônes pour les pauvres ou pour des œuvres pieuses. Ayant recueilli, d'une quête qu'il fit faire, douze mille drachmes d'argent, il les envoya à Jérusalem, Sacy, Bible, Machab. II, XII, 43. L'on compte quatre-vingt-dix-huit ordres monastiques dans l'Église ; soixante-quatre qui sont rentés, et trente-quatre qui vivent de quête, sans aucune obligation, disent-ils, de travailler ni corporellement ni spirituellement pour gagner leur vie, mais seulement pour éviter l'oisiveté, Voltaire, Dict. phil. Quête.

    Le produit de la quête. La pucelle était fort dévote ; Les dimanches elle quêtait, Et la quête aux pauvres portait, Scarron, Virg. VII.

  • 4Anciennement, dans le droit coutumier, terres de quête, celles qui devaient une rente levée par une collecte que les habitants faisaient sur eux-mêmes.

    Droit de quête, cens à la quête, droit que le seigneur pouvait faire demander, mais qu'on n'était pas obligé de porter chez lui.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et s'ele [la demande] est niée, li sires puet [peut] fere enquerre de sa autorité, et par sa queste fere le amender, Liv. de just. 12.

XIVe s. Si te diray les quatre manieres d'aller en queste [à la chasse], Modus, f° X. Et lors le doit son mestre fere mener le limier en queste au matin après luy, Gaston Phébus, Livre de chasse, ch. 28.

XVe s. Je m'en irai costoyant ces vallées pour ouïr et savoir si j'aurai nulles nouvelles de Geronnet, qui nous a mis en celle queste, Froissart, II, III, 99.

XVIe s. Pourtant, plaideurs aux amoureuses questes, Allez ailleurs presenter vos requestes, Marot, I, 388. Sa queste [de la vertu] est scabreuse et laborieuse, Montaigne, I, 70. Les oyseaux vont à la queste du grain, Montaigne, I, 142. Il tendit les filets, un autre prist la queste, Ronsard, 689. Celuy qui a taille ou queste es quatre cas peut tailler ses sujets : quand il va en voyage d'outremer visiter la terre sainte, quand il est prisonnier des ennemis, quand il marie sa fille, et quand il est fait chevalier, Coust. gén. t. II, p. 431.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. questa, quista ; espagn. questa ; ital. chiesta ; du lat. quæsitus, cherché (voy. QUERIR).