« potentat », définition dans le dictionnaire Littré

potentat

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

potentat

(po-tan-ta ; le' ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : des po-tan-ta-z orgueilleux ; potentats rime avec fracas, mâts, etc) s. m.
  • Tout prince souverain, dont la puissance est redoutable par la grandeur de ses forces et par le poids de son autorité. Et je puis dire enfin que jamais potentat N'eut à délibérer d'un si grand coup d'État [le sort de Pompée fugitif], Corneille, Pomp. I, 1. Cessez, princes et potentats, de troubler par vos prétentions le projet de ce mariage [de Louis XIV et de Marie-Thérèse], Bossuet, Mar.-Thér. Chacun a débité ses maximes frivoles, Réglé les intérêts de chaque potentat, Boileau, Sat. III. Comment ne pas sentir qu'il n'y a point de potentat en Europe assez supérieur aux autres, pour pouvoir jamais en devenir le maître ? Rousseau, Paix perpét.

    C'est un petit potentat, il se croit un potentat, il tranche du potentat, c'est-à-dire il affecte une importance qui ne lui appartient pas.

HISTORIQUE

XIVe s. Potentat est quant le prince ou princes se attribuent pleine puissance… User de pleine poeste, c'est potentat, Oresme, Thèse de MEUNIER.

XVIe s. Ce seroit contre ces barbares que les potentats chrestiens devroyent tourner leur courroux et leurs armes, plus tost que contre leurs sujets, ausquels on impropere bien legerement le crime d'heresie, Lanoue, 378.

ÉTYMOLOGIE

Bas-lat. potentatus, souveraineté, dérivé de potens, puissant.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

POTENTAT. Ajoutez : - REM. Mme de Gasparin a risqué le féminin de potentat : Le duc de Lorraine, modeste, en petit état, comme il convient au mari d'une potentate [Marie-Thérèse], Voyages à Constantinople, 2e éd. Paris, 1867.