« planer », définition dans le dictionnaire Littré

planer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

planer [1]

(pla-né) v. n.
  • 1Il se dit d'un oiseau qui se soutient en l'air sur ses ailes étendues sans paraître les remuer. Aussitôt un autour planant sur les sillons Descend des airs, fond et se jette Sur celle [alouette] qui chantait, quoique près du tombeau, La Fontaine, Fabl. VI, 15. Et l'aigle impérieux qui plane au haut du ciel, Voltaire, Fanat. I, 4.

    Fig. Mon âme erre et plane dans l'univers sur les ailes de l'imagination, Rousseau, Prom. 7.

    Fig. Restreindre son allure, comme l'oiseau qui plane (vieilli en cet emploi). Il n'y a de remède qu'à planer dans les moments où ce qu'on vous objecte peut faire plus d'impression que ce que vous pouvez répondre, et à se relever dans ceux où ce que vous pouvez répondre peut faire plus d'impression que ce que l'on vous objecte, Retz, Mém. t. I, liv. II, p. 341, dans POUGENS.

  • 2 Fig. Considérer de haut. De cette hauteur on plane au loin sur la campagne. Le Temps, un cercle en main, plane sur l'univers, Delille, Trois règnes, IV.
  • 3 Fig. Il se dit d'une vue générale et élevée de l'esprit. Un roi philosophe, qui plane d'en haut sur toutes les sottises de notre espèce, D'Alembert, Lett. au roi de Prusse, 13 déc. 1782. Il faut planer au-dessus des grands objets pour les voir au rang des petites choses, Marmontel, Œuv. t. VIII, p. 184, dans POUGENS. La docte fée, en planant sur les âges, De l'avenir lisait ainsi les pages, Millevoye, Charlemagne à Pavie, V.

    Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

HISTORIQUE

XVIe s. S'il advenoyt que le faulcon se meist à planer, voyant la proye guaigner à tyre d'aesle, Rabelais, Pant. II, Prol.

ÉTYMOLOGIE

Plan 1, parce qu'alors les ailes de l'oiseau deviennent horizontales.