« osier », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
osier
- 1Arbrisseau dont les jets sont très pliants.
Au lieu d'opposer au torrent l'inflexibilité de la roche, elle ne lui oppose que la souplesse de l'osier
, Bonnet, Ess. psychol. ch. 74. - 2Jet de cet arbrisseau.
On coupe les osiers vers le 11 novembre, quand la feuille est tombée, après les premières gelées
, Genlis, Maison rust. t. II, p. 506, dans POUGENS.Familièrement. Être pliant comme de l'osier, avoir l'esprit souple.
Fig.
Il [Villeroy] sut… se maintenir en osier de cour dans les contre-temps qu'il essuya
, Saint-Simon, ch. 392, 62.Être franc comme l'osier, être sincère, sans finesse et sans dissimulation, être accommodant ; locution qui vient de ce que l'osier n'a pas de nœuds.
Il a l'âme fort noble, oui je vous en assure ; Il est franc comme osier
, Boisrobert, Belle plaideuse, IV, 1.Ces jets sont employés à différents objets. Un panier, une hotte, un mannequin d'osier.
Hier à la croix du Trahoir fut rompu, avec toutes les solennités requises, un corps d'osier à la place du vrai corps qui est mort dans le fort l'Évêque où il était prisonnier
, Patin, Lett. t. II, p. 199.L'osier sert à faire des liens pour attacher la vigne, les plantes ; il sert principalement à attacher les deux bouts des cercles ; pour cela on se sert d'osier fendu. Une botte d'osier. Pour la vannerie on se sert ordinairement d'osier pelé, c'est-à-dire écorcé.
- 3En botanique, osier, nom donné à plusieurs espèces du genre saule : osier blanc, salix viminalis, Linné ; osier jaune, ou amarinier, salix vitellina, Linné ; osier rouge, ou verdiau, salix purpurea, Linné ; osier brun, salix triandra, Linné.
- 4 Terme d'horticulture. Tête d'osier, se dit de la forme d'un arbre qu'on a étêté, autrement dit têtard, de manière à former une espèce de boule.
- 5Osier fleuri, osier Saint-Antoine, l'épilobe à feuilles étroites, epilobium angustifolium, L. ; epilobium spicatum, Lamk.
HISTORIQUE
XIIIe s. Par les rains [rameaux] saisi le rosier, Qui plus est frans que nul osier
, la Rose, 21992. Issi sui com l'osiere franche, Ou com li oisiaus seur la branche : En esté chante, En yver plore et me gaimante [lamente]
, Rutebeuf, 26.
XVe s. À parler franc comme ung osier
, Coquillart, Plaid. la simple et la rusée. Le suppliant alloit pour lever certains bourignons ou engins d'ouzilz à prendre poissons
, Du Cange, oseria. Le suppliant batit et frappa sa ditte femme de verges ou ouriel
, Du Cange, oserius.
XVIe s. Après, la vigne sera reliée avec des oziers dous et flexibles
, De Serres, 190. Il y a des oziers de plusieurs corps, de grands, de moiens, de petits : de plusieurs couleurs, de noirs, blancs, jaunes, dorés, rouges, tannés, verts : de doux et flexibles, les uns plus que les autres : de francs et de bastars
, De Serres, 800. Les oziers couppés de leur mere (le nom d'ozier estant commun à la plante et au reject) seront incontinent embottelés
, De Serres, 813. Combien leurs classes [des colléges] seroient plus decemment jonchées de fleurs et de feuillées, que de tronçons d'osier sanglants !
Montaigne, I, 183.
ÉTYMOLOGIE
Berry, oisi, oisil, oisis, ousier ; wallon, woisir, s. f. ; bourguig. ôseire. Les formes que donne du Cange, oseria, oserius, ozilium, étant du XIIIe siècle, sont non du bas-latin, mais du français latinisé. Il n'en est pas de même de osariæ, ausariæ, oseraies (voy. OSERAIE), qui sont du IXe siècle ; cela est de la vraie basse latinité. Osier se dit en grec οἶσος ; mais comment un mot grec serait-il entré dans le français sans passer par le latin ou par l'italien ? Il faut donc suspendre le jugement et dire que ou l'étymologie ou la voie d'introduction reste à trouver.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
OSIER. - ÉTYM. Ajoutez : Bas-bret. auzith, suivant Grég. de Rostrenem ; aozil, dans Legonidec. Dans l'Aunis, on dit loisi, Gloss. aunisien, la Rochelle, 1870, p. 119 ; c'est un exemple de l'agglutination de l'article avec le substantif.