« obstination », définition dans le dictionnaire Littré
obstination
Définition dans d'autres dictionnaires :
Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)
obstination
(ob-sti-na-sion ; en vers, de cinq syllabes ; au XVIe siècle, d'après Bèze, au XVIIe d'après Ménage, on prononçait ostination, ce qui est aujourd'hui la prononciation populaire) s. f.
- Action de s'obstiner ; état de celui qui s'obstine.
Je sais quelle est l'humeur et l'esprit d'un chrétien ; Dans l'obstination jusqu'au bout il demeure
, Corneille, Poly. III, 3.Mais, après les efforts de cette déférence, Si tu gardes encor la même violence, Peut-être saurons-nous apaiser autrement Les obstinations de ton emportement
, Corneille, la Veuve, III, 3.Leur obstination s'irrite par les peines
, Rotrou, St Genest, II, 8.Croyez-vous l'emporter par obstination ?
Molière, Fâch. II, 4.J'essayai de lui faire connaître mon motif ; mais ma justification accrut son doute, et il prit mes excuses pour une obstination
, Pascal, Lett. à Jacqueline, 26 janv. 1648.L'ignorance présomptueuse, qui est la mère de l'obstination
, Bossuet, États d'oraison, I, 11.Commendon avait trop d'obstination et d'aigreur
, Fléchier, Commendon, IV, 7.On voyait [à Paris] des troupes de mendiants, sans religion et sans discipline, demander avec plus d'obstination que d'humilité
, Fléchier, Aiguillon.On a de la peine à comprendre l'obstination des anciens à croire que la mer Caspienne était une partie de l'Océan
, Montesquieu, Esp. XXI, 9.Touchés des maux qu'enduraient les Français par leur obstination aux guerres civiles
, Anquetil, Ligue, III, 146.
HISTORIQUE
XIIe s. Il layerent [laissèrent] lo parleir par la grant duresce et la grant obstination des homes k'il veoyent
, Saint Bernard, 527.
XVe s. Et en toutes ses entreprises n'y avoit point d'effect, et ne faisoit que perdre temps, gens et pays, par ses folles obstinations
, J. de Troyes, 1476.
XVIe s. L'ambition et l'obstination qui estoit en Lysander luy procedoit de la discipline et nourriture laconique
, Amyot, Lysand. 2.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. obstinatio ; esp. obstinacion ; ital. obstinazione ; du lat. obstinationem, de obstinare, obstiner.