« notion », définition dans le dictionnaire Littré

notion

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notion

(no-sion ; en vers, de trois syllabes) s. f.
  • 1Connaissance acquise de quelque chose. Je n'ai qu'une faible notion de ce que vous me dites. Il vous donnera des notions sur cette matière. Un second voyage de l'aventurier donne de cette sauvage région quelques notions moins superficielles, Raynal, Hist. phil. XVII, 23. En mathématique et en physique, les notions ont cet avantage, qu'ayant une fois été déterminées, elles ne varient plus ; mais, en morale, elles se transforment de tant de manières, qu'il est rare que les hommes sachent les saisir avec précision, Condillac, Art de pens. II, 2.

    Notions, au pluriel, est quelquefois le titre d'un ouvrage élémentaire et à l'usage des classes. Notions de chimie.

  • 2 Particulièrement. L'idée d'une chose. Tout honneur qui renferme dans sa notion la condition essentielle à la créature, ne peut par sa nature être un honneur divin, Bossuet, 4° avert. 2.

    Absolument. Idée qui se forme dans l'esprit. Ces mots vertus et vices sont des notions collectives qui ne naissent que de la fréquentation des hommes, Rousseau, Narc. Préf. note h. Les notions les plus abstraites, celles que le commun des hommes regarde comme les plus inaccessibles, sont souvent celles qui portent avec elles une plus grande lumière, D'Alembert, Disc. encycl. Œuv. t. I, p. 208, dans POUGENS. Quelle notion précise peut-on avoir du bien et du mal, du beau et du laid, du bon et du mauvais, du vrai et du faux, sans une notion préliminaire de l'homme ? Diderot, Salon de 1767, Œuv. t. XIV, p. 218, dans POUGENS. Les notions judaïques et cabalistiques s'y introduisirent sous les Ptolémées, Diderot, Opin. des anc. philos. (Égyptiens). Qu'il n'y a point de notions innées ; que nous ne pouvons avoir l'idée ni d'un espace infini, ni d'un nombre infini, Voltaire, Phil. Ignor. Quest. 29. Si les notions que nous sommes capables d'acquérir, ne sont, comme je l'ai fait voir, que différentes collections d'idées simples que l'expérience nous a fait rassembler, Condillac, Art de penser, II, 5. La notion n'est pas une perception ; elle ne résulte pas simplement de l'action de l'objet sur les sens ; elle suppose encore une opération de l'esprit sur cette action, Bonnet, Ess. anal. âme, ch. 15. De pures sensations ne sont pas des notions, Bonnet, Œuv. mêl. t. XVIII, p. 328, dans POUGENS.

    Notions communes, certaines vérités qui sont reconnues de tout le monde. J'ai toujours été étonné que le sage Locke, dans le commencement de son traité de l'entendement humain, en réfutant si bien les idées innées, ait prétendu qu'il n'y a aucune notion du bien et du mal qui soit commune à tous les hommes, Voltaire, Phil. Newt. I, 6. Un philosophe serait bien savant, s'il voyait tout ce qui est dans les notions communes, Condillac, Lang. calc. I, 15.

    Se dit, dans le kantisme, d'un concept donné à priori.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. nocio ; espagn. nocion ; ital. nozione ; du lat. notionem, de notum, supin de noscere, connaître.