« nonchalance », définition dans le dictionnaire Littré
nonchalance
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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)
nonchalance
(non-cha-lan-s') s. f.
- 1Disposition de celui qui ne se soucie de rien ; manque de soin.
Contre ceux qui, sur la confiance de la miséricorde de Dieu, demeurent dans la nonchalance sans faire de bonnes œuvres
, Pascal, Pens. XXIV, 32, note 1, éd. HAVET.Les défauts de Montaigne sont grands… il inspire une nonchalance du salut, sans crainte et sans repentir
, Pascal, ib. XXIV, 24.De telles nonchalances pour ce qui vous regarde
, Sévigné, 17 mars 1680.Allant à la mort avec la même nonchalance qu'il aurait continué de vivre
, Diderot, Claude et Nér. II, 65.À la seconde, au plus tard à la troisième génération, les Tartares, les Turcs, les Persans, les Européens mêmes prennent la nonchalance indienne
, Raynal, Hist. phil. V, 34. - 2Mollesse, abandon.
Les nonchalances sont ses plus grands artifices [de la beauté]
, Régnier, Sat. IX.La nonchalance embellit une petite chose, et en gâte toujours une grande
, Diderot, Pensées sur la peint. Œuv. t. XV, p. 231, dans POUGENS.
HISTORIQUE
XIIIe s. Pour quoi l'on pert aucune fois sa querelle par nonchalance
, As. de Jérus. 103. Li un les lessent perdre [les femmes] par droite nonchalance, Li autre par bobant, li autre par enfance
, J. de Meung, Test. 469.
XVIe s. Afin qu'ils ne se flattent point en leurs pechez par nonchalance de son jugement [de Dieu]
, Calvin, Instit. 238. Entre ce bas et vil soing et cette profonde nonchalance laissant tout aller à l'abandon
, Montaigne, I, 282. Le vice contraire à la curiosité, c'est la nonchalance
, Montaigne, II, 42.
ÉTYMOLOGIE
Nonchalant ; provenç. nonchalansa.