« moult », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
moult
- Vieux mot qui signifie beaucoup.
Moult, quoique latin, était dans son temps d'un même mérite, et je ne vois pas par où beaucoup l'emporte sur lui
, La Bruyère, XIV.Ce mot ne s'emploie guères que quand on veut imiter le style très ancien.
Franc chevalier dont j'ai vu le courage, M'avez honni, m'avez désolé moult, Quand en champ clos occîtes le Morhoult [un autre chevalier tué par Tristan]
, Creuzé de Lesser, la Table ronde, ch. VI.
REMARQUE
Il est malheureux qu'on ait perdu ce mot, qui est si préférable à beaucoup.
HISTORIQUE
Xe s. Si fut Jonas propheta mult correcious
, Fragm. de Valenc. p. 468.
XIe s. Escuz [ils] ont gens de multes conoissances
, Ch. de Rol. CCXXIII.
XIIe s. [Je] N'en oi [entends] nului parler qui molt de bien n'en die
, Sax. VII.
XIIIe s. En icel jor en i avoit il moult poi de croisiés
, Villehardouin, XLI. Et de moult de sa gent fu li rois [qui s'était égaré] retrouvés
, Berte, CXXI. Se tu as la voiz clere et saine, Tu ne dois mie querre essoine [excuse] De chanter, se l'on t'en semont ; Car bel chanter abelist mont
, la Rose, 2216. Moult felon se drecent contre moi
, Psautier, f° 9.
XVe s. Il avoit affaire à moult de lieux
, Commines, VI, 13.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. molt, mout, mot, motz ; cat. molz ; esp. mucho ; port. mui, muito ; ital. molto ; du lat. multum. La plus vraisemblable des étymologies est celle de Freund, qui regarde moltum (archaïque) comme le participe d'un molere, augmenter, accumuler, qu'on retrouverait dans moles.