« mirliton », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
mirliton
- 1Tube creux de roseau garni par les deux bouts avec une pelure d'oignon ou avec un morceau de peau de baudruche, et autour de laquelle s'enroule souvent un papier contenant un rébus ou des devises ; on a pratiqué, aux extrémités, deux ouvertures latérales, sur l'une desquelles on applique la bouche, en chantant un air populaire ; la vibration des pelures d'oignon donne à la voix un son nasillard et ridicule, qui fait que le mirliton n'est employé que par plaisanterie et pour faire rire ; on le nomme à cause de cela flûte à l'oignon.
Des chansons en quatre points Le froid nous désole, Mirliton s'en est allé,
Béranger, Gaudriole.Les œuvres dramatiques, Où l'intrigue, enlacée et roulée en feston, Tourne comme un rébus autour d'un mirliton,
Vers cités dans la Revue des Deux-Mondes, 1er mars 1859, p. 226.Vers de mirliton, poésie de mirliton, mauvais vers, poésie commune, vulgaire.
- 2Coiffure de gaze qui était en usage au XVIIIe siècle.
Tout à coup, vers 1740, on se prit de passion pour les cheveux courts roulés en boucles égales autour de la tête en façon de perruque ronde ; les plaisants appelèrent cette coiffure le mirliton, et le nom lui en resta
, Feuillet de Conches, Caus. d'un cur. t. II, p. 252. - 3Refrain populaire.
On le trouve aussi sous la forme mirlitot.
Qu'en proie à sa juste colère, Un fils soit condamné d'un père, Je n'en dis mot ; Mais qu'un vieux conseiller barbare Contre son ami se déclare, J'en dis du mirlitot,
Agnès de Chaillot (parodie d'Inès de Castro), par DOMINIQUE. - 4 Terme de cuisine. Sorte de pâtisserie d'entremets, faite avec des œufs, du beurre, du sucre, de la fleur d'orange, de la crème cuite, etc.
ÉTYMOLOGIE
C'est sans doute un de ces mots pris pour refrain, qui ne signifient rien par eux-mêmes, et dépendent du caprice du chanteur, comme biribi, tralala, lanlaire, etc.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
MIRLITON. Ajoutez :Si un particulier qui doit faire un payement en louis d'or mirlitons, dont le cours est toléré à Genève à 11 livres 5 sous, est obligé, pour se les procurer, d'en donner 11 livres 5 sous 6 deniers, alors les 6 deniers par mirliton qu'il donne de plus s'appellent agio, P. Giraudeau, la Banque rendue facile, Paris, 1769, p. c.
REMARQUE
Les vers cités :…Quelque drame à la mode, Où l'intrigue, enlacée et roulée en feston, Tourne comme un rébus autour d'un mirliton, sont d'A. de Musset, Poésies nouvelles, 1840-1849. On remarquera qu'il faut lire : Quelque drame à la mode, au lieu de : Les œuvres dramatiques.