« mets », définition dans le dictionnaire Littré
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mets
- Part, portion d'une substance alimentaire destinée à un repas.
Qu'ils s'envoyassent les uns aux autres des mets de leur table
, Sacy, Bible, Esther, IX, 22.Qu'aperçois-je ? dit-il, c'est quelque victuaille ; Et, si je ne me trompe à la couleur du mets, Je dois faire aujourd'hui bonne chère ou jamais
, La Fontaine, Fabl. VIII, 9.Le renard dit au loup : notre cher, pour tout mets J'ai souvent un vieux coq, ou de maigres poulets
, La Fontaine, ib. XII, 9.Le linge orné de fleurs fut couvert, pour tout mets, D'un peu de lait, de fruits et des dons de Cérès
, La Fontaine, Phil. et Bauc.Ces mets, nous l'avouons, sont peu délicieux
, La Fontaine, ib.Le mets [tanches] ne lui plut pas [au héron] ; il s'attendait à mieux
, La Fontaine, Fabl. VII, 3.Fig.
Quel mets à ce cruel, quel vin préparez-vous ? - Le sang de l'orphelin, les pleurs des misérables Sont ses mets les plus agréables
, Racine, Esth. III, 3.Terme de féodalité. Mets de mariage, droit que certains seigneurs avaient de se faire donner un plat de chaque mets servi au repas de noce de leurs vassaux.
HISTORIQUE
XIIe s. Et les bons mes fist il privéement embler, E sis [et les siens] faiseit as povres en la vile porter
, Th. le mart. 93.
XIIIe s. Floires, à cel mès vous tenés ; Bien vous fera, se vous l'amés
, Fl. et Bl. 3173. Que ne dus [duc] ne bers [baron] ne cuens [comte] ne prelaz ne clers ne autres dou reaume, en quel estat que il soit, ne puisse doner à mengier for trois mes touz simples
, Ordonn. sompt. de Philippe le Hardi.
XIVe s. Et chascune acouchiée du dit hostel Dieu doit avoir un mez entier [un couvert]
, Du Cange, missorium. À la quelle solennité [de la nouvelle messe] icellui Henri pria et requit plusieurs de ses amis et voisins au disner et soupper… après lequel soupper le dit Jaquet demanda le mes, c'est assavoir un pot plain de vin, un pain et une piece de char ; au quel le dit Henri respondit qu'il s'en alast, car à tele feste n'en devoit on rien payer
, Du Cange, ib.
XVe s. Si s'assit à table [le roi] et les fit seoir [les chevaliers] de lez lui moult honorablement ; et les servirent des premiers mets le gentil prince de Galles et les chevaliers d'Angleterre ; et au second mets ils allerent seoir à une autre table ; si furent servis bien et à paix et à grand loisir
, Froissart, I, I, 329. Gaston son fils avoit d'usage qu'il le servoit de tous ses mets, et faisoit essai de ses viandes
, Froissart, II, III, 13. Les quelz compaignons se associerent et prindrent metz [mangèrent ensemble] pour soier [scier] et labourer ensemble en la presente messon
, Du Cange, missorium. Si le nourrissoit amour de ses doux mets, tandis qu'il avoit temps et aise de veoir si douce dame
, Bouciq. I, 13.
ÉTYMOLOGIE
Ital. messo ; bas-lat. missorium, un plat ; angl. mess ; du lat. missus, proprement chose envoyée, de mittere (voy. METTRE). On a parlé de l'anc. haut allemand mats, mais l'italien messo ne permet pas cette étymologie ; dans le français, l'ancienne forme est mes au singulier ; ce qui écarte également l'allemand Mats ; le t, qui est survenu ensuite, est donc une faute d'orthographe.