« marge », définition dans le dictionnaire Littré

marge

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

marge

(mar-j') s. f.
  • 1Le blanc qui est autour d'une page écrite ou imprimée, et principalement le blanc qui, dans chaque feuillet, est à droite du recto et à gauche du verso. On a trop rogné les marges. Ils mettent en marge, par forme d'éclaircissement, que…, Bossuet, Var. 4. Il [Dupleix] est le premier historien qui ait cité en marge ses autorités, précaution absolument nécessaire, quand on n'écrit pas l'histoire de son temps, à moins qu'on ne s'en tienne aux faits connus, Voltaire, Louis XIV, Écrivains. M. de Torcy fut le premier qui m'apprit, par une seule ligne en marge de mes questions, que Louis XIV n'eut jamais de part à ce fameux testament du roi d'Espagne, Charles II, qui changea la face de l'Europe, Voltaire, Dict. phil. ana, anecdotes. On lui reprochait [à Mme des Ursins] d'avoir épousé secrètement un Français attaché à elle nommé d'Aubigni ; elle écrivit en marge : pour épousé, non, Voltaire, Mél. litt. Mém. de Noailles.

    Fig. et familièrement. Avoir de la marge, avoir plus de temps ou plus de moyens qu'il n'en faut.

    On dit dans le même sens : donner, laisser de la marge.

  • 2 Terme d'imprimerie. Feuille collée sur le tympan et sur laquelle on compasse exactement les feuilles à imprimer.
  • 3 Terme de taille-douce. Feuille de papier qui se met sous la planche de cuivre, pour servir à marger l'estampe.
  • 4En général, bord. Les marges d'un chemin.

    Le bord, le pourtour d'un orifice quelconque.

    Terme de botanique. Bordure qui entoure le thalle des lichens.

    Terme d'anatomie. Marge articulaire, portion osseuse comprise entre la surface articulaire et le point d'attache du ligament capsulaire. On dit dans le même langage : la marge de l'anus.

HISTORIQUE

XIIIe s. Tu troveras un en le [la] senestre marce du calendrier, Comput, f. 9.

XVIe s. Quand les marges ou bords des cavités sont rompues, s'ensuit pareillement facile luxation, Paré, XIV, 3. Sans les vouloir marquer par annotation au marge, afin d'eviter telle importune reditte, De Serres, 606. Il mettoit au marge de son livre…, Montaigne, II, 348. J'ay accoustumé les grands qui me cognoissent, à y supporter [dans mes lettres] des litures et des trasseures, et un papier sans plieure et sans marge, Montaigne, I, 293. Elles ont esté imprimées en grande marge, que l'on appelle en fueille, ou bien in folio, pour parler selon les imprimeurs et libraires, La Croix du Maine, Bibl. p. 413, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. marge, s. m., et margua, s. f. ; catal. marge ; espagn. margen ; ital. margine ; du lat. marginem, bord, rebord, et, par extension, marge. Margo paraît le même que le germanique Mark, frontière (voy. MARCHE 1).