« mécompte », définition dans le dictionnaire Littré
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mécompte
- 1Erreur dans un compte, dans une supputation.
Je ne sais s'il y a du mécompte en notre calcul
, Guez de Balzac, liv. II, lett. 5.Des mécomptes de chronologie ne ruinent point la vérité d'un fait
, Voltaire, Dict. phil. Abraham, 3.Le célèbre maréchal de Saxe tomba dans le même mécompte [sur les frottements et les pertes de force], quand il construisit une galère qui devait remonter la rivière de Seine en vingt-quatre heures, par le moyen de deux chevaux qui devaient faire mouvoir des rames
, Voltaire, Dict. phil. Force physique.Manque dans une somme d'argent.
Car il trouvait toujours du mécompte à son fait
, La Fontaine, Fabl. XII, 3.S'il ne l'eût dite [l'oraison de Saint-Julien], il eût trouvé mécompte à son argent, et mal passé la nuit
, La Fontaine, Orais.Après la perte de la santé que je mets toujours avec raison au premier rang, rien n'est si fâcheux que le mécompte et le dérangement des affaires
, Sévigné, 3 avr. 1680. - 2 Par extension, toute espèce d'erreurs, de méprises (sens qui n'est guère usité).
Il fallait relever tous les mécomptes dont cet ouvrage fourmille [le Testament politique du cardinal de Richelieu]
, Voltaire, Mél. hist. Mensonges impr. XVIII. - 3 Fig. Espérance déçue, idée fausse ou exagérée qu'on s'est faite d'une chose.
Les réflexions que vous faites sur le mécompte éternel de nos projets sont fort raisonnables
, Sévigné, 6 oct. 1680.Un roi, quelque bon et sage qu'il soit, tombe chaque jour dans quelque mécompte, tantôt par ses passions et tantôt par celles de ses ministres
, Fénelon, Tél. XI.Excusant les fautes, réparant les mécomptes
, Fénelon, ib. XX.Tous nos mécomptes sont venus de l'idée que nous avions conçue de vous dans votre jeunesse
, Fénelon, Dial. des morts mod. Dial. 15.Ce qui fait souvent le mécompte d'un écrivain, c'est qu'il croit rendre les choses telles qu'il les aperçoit ou qu'il les sent
, Vauvenargues, Max. VII.Les idées exagérées et romanesques ont produit plus d'erreurs, de mécomptes et de malheurs que les passions les plus violentes et les plus dangereuses
, Genlis, Mlle de la Fayette, p. 16, dans POUGENS.
HISTORIQUE
XIIIe s. S'ainsi n'est que cil qui rechurent le conte metent avant mesconte ou deschevance, car adont convenroit-il que li contes fust recordés
, Beaumanoir, L, 6.
XIVe s. Mais s'elle n'y est, c'est mescompte, Et l'on n'en retire que honte
, Trait d'alch. 467.
XVIe s. L'indiscrette et prodigieuse facilité des peuples à se laisser mener et manier la creance et l'esperance, où il a pleu et servi à leurs chefs, par dessus cent mescomptes les uns sur les aultres, par dessus les phantosmes et les songes
, Montaigne, IV, 161.
ÉTYMOLOGIE
Mes… préfixe, et compte ; provenç. menescompte.