« limer », définition dans le dictionnaire Littré

limer

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

limer [1]

(li-mé) v. a.
  • 1Travailler avec la lime. Limer un canon de fusil.

    Fig. Les jeunes gens me disent : tout chemine ; à petit bruit chacun lime ses fers ; La presse éclaire, et le gaz illumine, Béranger, la Comète.

  • 2 Fig. Faire subir à un ouvrage d'esprit un travail de correction comparé au travail de la lime sur le fer. De la prose Que l'art lime et relime, Régnier, Sat. IX. C'est ordinairement la peine que s'est donnée un auteur à limer et à perfectionner ses écrits, qui fait que le lecteur n'a point de peine en les lisant, Boileau, 6e préface. Il n'avait jamais su ou voulu savoir ce que c'était que de limer un ouvrage, Mairan, Éloge de Petit. Jugez si j'ai du temps de reste pour limer une tragédie, Voltaire, Lett. d'Argental, 15 avr. 1767.

    Absolument. Mérite un tel succès ; compose, efface, lime, Voltaire, Disc. 3.

  • 3Se limer, v. réfl. En un sens figuré, chercher dans sa tête. Mais tant plus je me lime et plus je me rabote, Régnier, Sat. XI.

HISTORIQUE

XIIIe s. Molt a le cuer et triste et noir ; Sor son cors a mis molt fort lime ; Car sa pensée ki li lime Le cuer et ret [rase] par là dedans…, Gui de Cambrai, Barl. et Jos. p. 29.

XVIe s. Il fault frotter et limer nostre cervelle contre celle d'aultruy, Montaigne, I, 164. On ne trouvoit pas ces vers assez limez pour estre mis en lumiere, Montaigne, IV, 342.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. limar ; catal. llimar ; ital. limare ; du lat. limare.