« lavure », définition dans le dictionnaire Littré
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lavure
- 1Eau qui a servi à laver la vaisselle, les écuelles. Lavure de vaisselle.
Familièrement et par exagération. Lavure de vaisselle, un bouillon, un potage fade et insipide, où il y a beaucoup d'eau.
Lavure de chair, eau sanguinolente qui s'écoule de chairs qu'on lave.
- 2Action de laver un livre avant de le relier.
- 3 Terme de métallurgie. Moulin aux lavures, cuvier au fond duquel il y a un moulin de fer ou de fonte dont le fond est convexe, et qui sert à laver l'or et l'argent.
Terre de lavures, se dit de toutes les terres qui ont servi à la fonte des métaux, et que l'on soumet à une opération de lavage, pour en retirer l'or et l'argent qui peut s'y être attaché.
- 4 Terme d'orfévrerie et de monnayage. Opération par laquelle on retire l'or ou l'argent des cendres, des terres auxquelles il est mêlé, ou des creusets dans lesquels on l'a fondu.
Métal en parcelles que les fendeurs, orfévres, etc. retirent des cendres, rognures, sciures, balayures.
Nom que les batteurs d'or donnent aux parcelles de métal qui se détachent d'elles-mêmes des livrets.
HISTORIQUE
XIe s. Suz [sous] le degret ù il gist e conveiset, Iloc deduit ledement [en joie] sa poverte [pauvreté] ; Li serf sun padre [les serviteurs de son père], ki la maisnede servent, Lur lavadores li getent sur la teste
, St-Alexis, LIII.
XIIe s. Cil qui estoient engroté [malades], Des laveüres bains faisoient
, Wace, Brut, V. 8277.
XIIIe s. [En cette préparation médicale] Si a mult bone laveüre
, Ms. St Jean.
XIVe s. Aquosité clere ou rouge, aussi com laveure de char, issant de la plaie
, H. de Mondeville, f° 45, verso. La laveure des poz et li reliés [les reliefs] des tables, C'estoit trestouz ses vivres ; moult li fu delitables
, Girart de Ross. V. 2399.
XVIe s. Il faut faire sortir l'humeur qu'on trouve comme une laveure de chair sanglante
, Paré, VI, 1.
ÉTYMOLOGIE
Laver ; bourg. laivure ; provenç. lavadura.