« inimitié », définition dans le dictionnaire Littré
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inimitié
- 1Sentiment contraire à l'amitié.
L'inimitié qui règne entre nos deux partis
, Corneille, Sert. III, 2.Après les vains efforts de mes inimitiés, Sauve-moi de l'affront de tomber à leurs pieds
, Corneille, Rod. V, 4.Nous contestons tous les jours sur des bagatelles qui font le sujet de nos inimitiés
, Bourdaloue, Myst. Trinité, t. I, p. 501.Pour moi, quelque péril qui me puisse accabler, Sa seule inimitié [de Junie] peut me faire trembler
, Racine, Brit. III, 7.L'inimitié succède à l'amitié trahie
, Racine, Bérén. I, 3.Sa vaine inimitié n'est pas ce que je crains
, Racine, Phèdre, I, 1.Les plus grandes inimitiés produisent moins de crimes que le fanatisme
, Voltaire, Mœurs, 176.Toute satire en attire une autre et fait naître souvent des inimitiés éternelles
, Voltaire, Lett. Pezai, 9 mars 1767.Vous voyez quelle ardente et fière inimitié…
, Voltaire, Adélaïde, II, 7. - 2 Par extension, antipathie qui existe entre certains animaux. Il y a de l'inimitié entre le lièvre et le lapin.
HISTORIQUE
XIIe s. Laid est qu'entre vus ad si grant enemistié
, Th. le mart. 111.
XIIIe s. Hé mere Diu, regardez m'en pitié, Qui voz servanz gardés d'anemistié
, Cité dans COUSSEMAKER, l'Art harmonique, p. 229. Quant om at mauvais respitié, Trueve l'an puis l'anemistié ; Car li mauz fruiz ist de male entente
, Rutebeuf, 167.
XIVe s. Il gasterent les champs par grande ennemistié
, Bercheure, f° 59 recto.
XVIe s. Qui lors cogneust [eût connu] mon extresme tourment, Bien eust [eût eu] le cœur rempli d'inimitié, Si ma douleur ne l'eust meu à pitié
, Marot, I, 160. Paulina [la femme de Sénèque]… envers laquelle il [Néron] n'avoit nulles particulieres inimitiez
, Montaigne, III, 185.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. enemistat ; espagn. enemistad ; portug. inimizade ; du lat. fictif inimicitatem, de inimicus, ennemi. Inimicitia aura donné enemesse, comme pigritia, paresse. La lettre s qui se trouve dans les anciennes formes représente la syllabe ci.