« infatuer », définition dans le dictionnaire Littré
infatuer
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infatuer
(in-fa-tu-é), j'infatuais, nous infatuions, vous infatuiez ; que j'infatue, que nous infatuions, que vous infatuiez v. a.
- 1Donner une prévention folle pour une personne ou pour une chose.
Et, de quelque bon sens que Dieu l'ait pourvu, n'est-ce pas [une passion] ce qui l'infatue, ce qui pousse sa raison à bout, ce qui le met dans l'impuissance de s'en aider ?
Bourdaloue, Carême, Sur l'impureté.Succomba-t-il [Salomon] à cette aveugle passion qui l'infatua dans la suite jusqu'à lui faire adorer les dieux de ses concubines ?
Bourdaloue, Dim. de la Septuagés. dominic. t. I, p. 358.Nous sommes infatués du monde comme s'il ne devait jamais finir
, Fénelon, t. XVIII, p. 48.Celui qui n'est connu que par les lettres n'est pas infatué de cette gloire s'il est ambitieux
, Vauvenargues, l'Orateur chagrin. - 2S'infatuer, v. réfl. Devenir infatué.
Un orgueilleux qui s'infatue de ses prétendues bonnes qualités
, Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 172.Des scolastiques s'en infatuèrent [de la philosophie d'Aristote]
, Montesquieu, Espr. XXI, 20.
SYNONYME
INFATUER, ENTÊTER. D'après l'étymologie s'infatuer d'une chose, c'est s'y attacher d'une manière folle ; s'y entêter, c'est la fixer dans sa tête d'une manière opiniâtre. Il y a donc dans infatuer une idée de folie qui n'est pas dans entêter. On peut s'entêter d'une idée vraie contre l'opinion commune ; on ne peut pas s'en infatuer.
HISTORIQUE
XVIe s. La religion catholique et romaine est le breuvage qui nous infatue et endort, comme une opiate bien succrée
, Sat. Mén. 161.
ÉTYMOLOGIE
Lat. infatuare, rendre fou, de in… 2, et fatuus, fou (voy. FAT).