« idolâtrer », définition dans le dictionnaire Littré
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idolâtrer
- 1 V. n. Adorer les idoles.
Idolâtrer est rendre à la créature les honneurs divins
, Bossuet, Avert. sur le reproche d'idolâtrie, 6.Quelle erreur donc [à Jurieu] de vouloir excuser [du culte des saints et des reliques] les Pères et les chrétiens du quatrième et du cinquième siècle, sous prétexte qu'ils n'idolâtraient qu'en particulier !
Bossuet, Var. 3e avert. - 2 V. a. Fig. Aimer avec trop de passion.
Pourquoi perdez-vous la parole, Aussitôt que vous rencontrez Celle que vous idolâtrez ?
Régnier, Amour. transi.Mais, hélas ! j'idolâtre Émilie
, Corneille, Cinna, III, 2.J'aime, que dis-je, aimer ? j'idolâtre Junie
, Racine, Brit. II, 2.De tous les favoris qu'idolâtrait Valois, Joyeuse… D'une faveur si haute était le moins indigne
, Voltaire, Henr. III.Il se dit aussi des choses.
Mon travail sans appui monte sur le théâtre ; Chacun en liberté l'y blâme ou l'idolâtre
, Corneille, Excuses à Ariste.Il [Néron] excelle… à venir prodiguer sa voix sur un théâtre, à réciter des chants qu'il veut qu'on idolâtre
, Racine, Brit. IV, 4.Il meurt à son corps qu'il avait toujours idolâtré
, Massillon, Myst. Assomption. - 3S'idolâtrer, v. réfl. Être idolâtre de soi-même. Ce jeune fat s'idolâtre.
S'aimer passionnément l'un l'autre. Ces amants s'idolâtrent.
HISTORIQUE
XVe s. Chascun les quiert, baise et acole [l'or et l'argent] En ydolatrant
, Deschamps, Poésies mss. f° 433. Balade que on ne doit mettre es eglises nulz images entailliez fors le crucifis et la vierge, pour doubte d'ydolatrier
, Deschamps, ib. f° 453.
XVIe s. Qui, mesprisant de son Dieu les louanges, Idolatroit après les dieux estranges
, Du Bellay, J. III, 93, verso. Ils [les paysans] n'ont point de dames gentes et parées que nous idolatrons
, Marguerite de Navarre, Nouv. XXIX. Cet idolatre idolatra des veaux
, Ronsard, 887.
ÉTYMOLOGIE
Idolâtre ; provenç. et espagn. idolatrar ; ital. idolatrare.