« haranguer », définition dans le dictionnaire Littré
haranguer
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haranguer
(ha-ran-ghé) v. a.
- 1Adresser une harangue.
J'ai harangué César pour obtenir la grâce de Marcellus et de Ligarius
, Fénelon, Dial. des morts anc. (Caton, Cicéron).Il [Mazarin] exigea et il obtint que le parlement vînt le haranguer par députés ; c'était une chose sans exemple dans la monarchie
, Voltaire, Louis XIV, 6.[Cicéron] Fait pour haranguer Rome et non pour la venger
, Voltaire, M. de César, II, 4.Puis il revint à sa vieille garde, et, s'arrêtant devant chaque bataillon : Grenadiers, leur dit-il… il fit haranguer de même ses autres troupes
, Ségur, Hist. de Nap. X, 6.Il [Murat] ne put se mettre de côté ni s'arrêter ; il fallut qu'il chargeât devant ce régiment, comme il s'y était mis pour le haranguer, et en soldat, ce qu'il fit de bonne grâce
, Ségur, ib. IV, 7.Absolument.
Aussi, durant le temps qu'a harangué Pison, Ils ont de rang en rang fait courir votre nom
, Corneille, Othon, IV, 2. - 2Familièrement et absolument. Parler beaucoup et avec emphase. Il harangue toujours.
- 3 Familièrement. Réprimander.
Et, sur le ton grondeur lorsqu'elle [la femme revêche] les harangue [ses valets], Il faut voir de quels mots elle enrichit la langue
, Boileau, Sat. X. - 4Se haranguer, v. réfl. S'adresser l'un à l'autre une harangue. Le président et le récipiendaire se haranguent à tour de rôle.
HISTORIQUE
XVIe s. Versoris pour le tiers estat demeura de genoux une heure et demie, autant qu'il harangua
, D'Aubigné, Hist., II, 247. Il n'harangua que de promesses et de grands dons à ceux qui se signalleroient
, D'Aubigné, II, 393. Cleomenes oyant un rhetoricien haranguer de la vaillance
, Montaigne, III, 141.
ÉTYMOLOGIE
Haranguer ; provenç. espagn. et portug. arengar ; ital. aringare.