« hébéter », définition dans le dictionnaire Littré
hébéter
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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)
hébéter
(é-bé-té. La syllabe bé prend un accent grave, quand la syllabe qui suit est muette : il hébète, excepté au futur et au conditionnel : j'hébéterai, j'hébéterais) v. a.
- 1Rendre obtus, émoussé, en parlant de l'esprit, des sens, par comparaison à un tranchant qu'on émousse.
Les esprits ont dégénéré dans l'Inde ; probablement le gouvernement tartare les a hébétés
, Voltaire, Mœurs, 3.La fade galanterie n'a point hébété ta raison
, Rousseau, Hél. II, 11. - 2S'hébéter, v. réfl. Devenir hébété.
Le remède est de s'hébéter, de ne point penser
, Sévigné, 543.
HISTORIQUE
XVIe s. L'accoustumance hebete nos sens
, Montaigne, I, 106. Il est un sot, son goust est mousse et hebesté
, Montaigne, I, 329. La vieillesse, ou bien la grandeur de ses malheurs, luy avoient troublé le sens et hebeté le sentiment de douleur
, Amyot, les Gracques, 55.
ÉTYMOLOGIE
Lat. hebetare, de hebes, émoussé.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
HÉBÉTER. Ajoutez :3Rendre insensible.
C'est de cette façon que se passent les gouttes [la goutte]…, quand elles ont hébété la partie malade, à force de la tourmenter, Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne.
HISTORIQUE
Ajoutez :
XIVe s. Mes sens de oelx [yeux] et de oreilles sont hebetez
, Bercheure, f° 103, verso.